Eireann Yvon
Les silences et les non-dits....

Les silences et les non-dits....
Troisième lecture de cette auteure bretonne, après « Métro Ciel » et « Je vais tuer mon mari ». Ce livre est un hommage à l’œuvre de Jean Vercors, écrite il y a soixante dix ans « Les silences de la mer ».
Nous sommes dans le Finistère au bord de la mer, en 1943. Glaoda, jeune fille de vingt ans étudiante à Rennes dont les cours sont suspendus rentre à Gwitalmézé près de Brest chez son père veuf. Là-bas, comme partout, l'occupant prend ses quartiers et parfois pour ne pas dire souvent ses aises !

Jérôme E.
AU DESSUS DE LA HAINE

Ce nouveau roman de Claire Fournier est une histoire d’eau de mer entre la Baltique et l’Iroise, d’eau de « vie » au sens que l’on donne à l’amour, le vrai, celui de toujours qui, au fil des complexités inhérentes aux temps de guerre, réunit les amants dont les jaloux eussent voulu qu’ils ne se rencontrassent jamais.

Nous sommes en 1943, non loin de Brest, pointe de la Bretagne, mais aussi ponant du bout de l’Europe, d’ici l’on ne va nul part, la mer sert de frontière, et cette évidence géographique si facile à signifier mais inabordable dans ce qu’elle est au quotidien, Claire Fournier l’évoque mieux que personne sans pour autant jamais la signifier. (Seuls, peut-être, Bretons et Corses comprendront ce que je veux dire.)

Lady K "http://antredeslivres.blogspot.com"
Une lecture intéressante

Je préfère prévenir tout de suite, les livres qui parlent de guerre ne sont habituellement pas ma tasse de thé. Ce n’est pas un genre qui me plait plus que ça, mais j’ai trouvé le concept de ce livre intéressant. Claire Fourier reprend l’idée du Silence de la mer de Vercors et change un seul détail qui modifie toute l’histoire : le dialogue est engagé entre les deux camps. La philosophie qui en ressort me parle beaucoup plus que l’œuvre de Vercors. Comprenez-moi bien, je sais que je n’ai (heureusement) pas connu cette période de guerre, cet enfer quotidien et que je ne suis personne pour porter un quelconque jugement sur les actes des personnes qui, elles, ont subi cette guerre. C’était une autre époque et je n’ai pas les clefs pour la comprendre, toutefois j’ai vraiment du mal à me faire à l’idée que tondre des femmes parce qu’elles ont entretenu des relations avec des allemands est intelligent et constructif. Tout comme j’ai du mal à comprendre en quoi ne pas parler à une personne, sous prétexte qu’elle fait partie du camp adverse, fait avancer les choses – surtout quand cette même personne ne semble pas fondamentalement être pour cette guerre.