Nanagramme

Avec 120 journées, Jérôme Noirez fait un pas de côté et quitte avec succès le monde de la fantasy. De ce roman toute magie est exclue si ce n’est celle des mots. C’est par sa noirceur fascinante que vous serez envoûté.
Le roman, divisé en autant de chapitres qu’il y a de jours d’enlèvement, alterne les récits du conteur et la description des journées à Silling. Si le titre du roman ainsi que le nom des ravisseurs s’inspirent des 120 jours de Sodome, les tortures qu’on leur inflige ne sont en rien comparables à celles inventées par le marquis de Sade. Pourtant, les enfants comme le lecteur sont bien captifs de ce récit morbide et psychologiquement dérangeant.
Malgré le fort sentiment de mal-être, l’inconfort qu’on peut ressentir à le lire, l’auteur, tel Shéhérazade repoussant la mort nuit après nuit, nous fascine récit après récit et nous mène tambour battant vers la porte de sortie de Silling.

Mirontaine sta leggendo

Je ne connaissais pas les publications de Jérôme Noirez avant de découvrir ce roman. Il a écrit quelques livres pour la jeunesse et a remporté le Grand Prix de l’Imaginaire en 2010 pour Le Diapason des mots et des misères. L’éditeur souligne que « la figure de l’enfant est au cœur de son univers littéraire mêlant humour, tendresse, effroi et grotesque. » C’est probablement la question de l’enfance qui a attisé ma curiosité. L’intérêt de cette rentrée littéraire est d’élargir ses horizons de lecture et de varier les registres.