o n l a l u
Jamais rien ne disparaît vraiment

La découverte de Marcel Cohen ressemble à un trésor pour happy few. La sortie en poche de son dernier récit est l’occasion de goûter la délicatesse d’une écriture injustement méconnue. On doit notamment à cet auteur discret une trilogie intitulée « Faits », miniatures dans lesquelles il raconte la matière de nos sociétés. « Sur la scène intérieure » est une apostille à ces miscellanées. Marcel Cohen, né en 1937, y lève un pan de rideau sur sa propre vie, construisant un tombeau à sa famille exterminée par les nazis en huit portraits impressionnistes et émouvants étayés par quelques objets rescapés dont les photographies sont ici reproduites.

En septembre 1943, Marcel Cohen échappait de peu à la rafle de la Gestapo dans l’immeuble parisien de la rue de Courcelles où il habitait avec sa famille, issue de la bourgeoisie turque francophone. Il n’avait que cinq ans lors de cette terrible déchirure. Devenu adulte, c’est avec une précision d’enquêteur qu’il rassemble, confronte et recoupe photographies et témoignages, souvenirs et archives, pour faire renaître chaque membre disparu de sa parentèle, tisser des liens entre tous et recomposer une généalogie au complet.

Lire la suite de la critique sur le site o n l a l u