sandrine57

Christmas Luminita n'est encore qu'un adolescent vantard quand il rencontre Ruth Isaacson pour la première fois. Elle a 13 ans et vient de perdre son innocence, molestée, violée, amputée d'un doigt par Bill, le jardinier au rire aussi joyeux que trompeur. Pourtant, dans ce visage tuméfié et bleui par les coups, Christmas ne voit que deux yeux vert émeraude dont il tombe immédiatement amoureux. Mais l'apprenti gangster du Lower East Side, fils d'un violeur et d'une immigrée italienne devenue prostituée, peut-il espérer un avenir avec une riche héritière juive de Park avenue ?

Un roman énorme ! Par son nombre de pages, par tous les thèmes qu'il brasse, par le plaisir de lecture qu'il procure.
Le gang des rêves est le roman de l'immigration, de la misère, de la prostitution, des logements insalubres, du rêve américain pas toujours accessible, de la difficile intégration des étrangers sur leur terre d'accueil.

Alex-Mot-à-Mots
New-York, immigration, années folles

Ce pavé nous offre une véritable plongée dans le New-York des immigrés des années folles : chaque communauté dans un quartier ; les gangs qui rackettent les commerçants ; les enfants qui tentent de grandir dans les rues glaciales en hiver et fournaises en été.

Etrangement, chaque communauté revendique son appartenance : Italiens, Irlandais, noirs ou Juifs, aucun ne se reconnaît Américain.

Christmas, le héros du roman, arrivera-t-il à échapper au destin des jeunes de son quartier ? C’est un garçon qui n’a pas la langue dans sa poche et un culot monstre. Un jour, il croise la route de Ruth, jeune fille juive de très bonne famille.

Mais derrière ce couple à la Roméo et Juliette se cache une ombre sombre, Bill, qui a violé Ruth et continue de la poursuivre.

Le roman nous emmène également à Hollywood, nous montrant l’envers du décor.

Il nous plonge dans une autre époque : celle où les hommes battaient femmes et enfants ; les femmes étaient toutes des grues (sauf ma mère). Cela n’a cessé de me gêner aux entournures tout le long de ma lecture. Cette époque semble définitivement révolue (quoique…)

Attention, une fois que vous plongez dans ces pages, vous ne pourrez plus en ressortir sans en connaître la fin (un peu convenue, mais je pardonne à l’auteur qui m’a enchanté plus de 700 pages).

L’image que je retiendrai :

Celle du gang des Diamonds Dogs qui n’existe pas, et qui pourtant existera tout au long du roman.

http://alexmotamots.fr/?p=2039