Qui tient promesse ?
Philippe Corcuff, Jean-Luc Marion, Alain Boyer
Gallimard
Folio essais
Présentation
Non, la question de la promesse n’est pas d’abord celle de l’infidélité. Pour
penser la promesse, il faut cesser de l’envisager à l’horizon du seul
manquement, de l’inéluctable trahison, bref de la fausse promesse. Si cet
engagement a une valeur, c’est comme décision d’affirmer notre responsabilité
humaine, notre aptitude à répondre de la parole donnée. Cette parole est
action : que je dise je t’aimerai toujours, en janvier j’aurai fait baisser le
chômage ou simplement comptez sur moi pour être à l’heure demain, à l’instant
même où je promets, je proclame non seulement l’incertitude de l’avenir mais
surtout ma capacité à engager ce futur imprévisible, qui soudain dépend tout
entier de moi. Acte éthique par excellence, la promesse est donc la
manifestation la plus puissante de notre volonté, le témoignage le plus
exaltant de notre liberté. La promesse est un acte impossible, mais c’est le
seul digne de ce nom, résumait naguère Jacques Derrida. Dans la tradition de
débat et de pédagogie portée par ce Forum depuis maintenant un quart de
siècle, tous les auteurs, venus des horizons les plus divers, explorent la
promesse – cette parole qui se jette en avant, ce geste qui n’est ni échange
ni contrat, ce don inconditionnel qui nous oblige et nous lie à autrui. Sans
promesse il n’y a ni confiance, ni amour, ni religion, ni droit, ni politique.
C’est elle qui fonde la possibilité même d’un monde à venir. C’est la promesse
qui nous fait tenir.
Caractéristiques
Éditeur | Gallimard |
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Date de publication | 13 novembre 2015 |
Collection | Folio essais |
Langue | français |
Langue d'origine | français |
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