Petites histoires secrètes du rugby...

Présentation

Manager du RC Toulon, finaliste 2011 du Top 14 et en passe de ramener le Bouclier de Brennus sur la rade toulonnaise. Celui qui s’impose comme le meilleur entraîneur français en exercice livre sans détours sa vision singulière du rugby et ses souvenirs.Bernard Laporte n’est plus à présenter. Joueur, puis entraîneur de rugby, il a commencé sa carrière comme demi de mêlée à l’UA Gaillac, puis au CA Bègles-Bordeaux, avec lequel il a remporté le championnat de France en 1991. Devenu ensuite entraîneur du stade Français en 1995, puis du XV de France de 1999 à 2007, et enfin du RC Toulon depuis 2011, il possède une expérience incomparable du jeu et de ses acteurs. Il est donc le témoin idéal pour croquer à force de touches successives la mutation du rugby « gigot-haricot » et amateur-marron vers le rugby professionnel d’aujourd’hui.
Dans Petites histoires secrètes du rugby c’est avec enthousiasme, autodérision, mais surtout avec sincérité qu’il transmet de sa passion. Entre anecdotes savoureuses (sur des joueurs pas toujours très courageux...), tantôt émouvantes, tantôt drôles, cet ouvrage livre les secrets des coulisses du plus célèbre des sports de gentlemen. Mais Bernard Laporte partage son admiration pour certains maîtres du jeu (Jean-Pierre Rives, Jonny Wilkinson, les Blacks …) plonge le lecteur dans des rétrospectives tactiques, techniques et personnelles (comme sur les amères défaites des Bleus en demi-finales de Coupe du monde face aux anglais), celles qu’il a pu expérimenter et éprouver au cours de sa carrière. Les multiples casquettes qu’il y a endossées lui permettent, d’explorer de A à Z toutes les facettes d’un sport de plus en plus populaire et professionnel.



EXTRAITS :

LA SUPERIORITE DES ANGLAIS RECONNUE
Ils sont, hélas, notre bête noire en Coupe du monde. Par deux fois, ils nous ont barré la route de la finale. C’est fort logiquement, je dois l’admettre, qu’ ils nous ont dominé en 2003, je crois.


COMMENT IL A « FAIT » CHABAL
En troisième ligne, il y a meilleur que lui, je ne peux pas l'enrôler. Ses exploits en Nouvelle-Zélande me font pourtant cogiter, je sais qu'il est dommage de passer à côté de ce mec, je sens qu'il a « un truc » que les autres n'ont pas. Alors, après moult hésitations, je décide de le retenir, à condition qu'il accepte de jouer en deuxième ligne. J'en parle à Jo Maso et à mon staff, nous tombons d'accord. Ne manque que l'approbation de Sébastien. Je l'appelle, il est emballé. Je ne le regretterai pas. S'il n'avait pas disputé la Coupe du monde, sa notoriété serait retombée comme un soufflé, et c'est tout le rugby qui en aurait pâti.

DOMINICI NU EN "DESSERT"

Boute-en-train, il aime taquiner ses partenaires comme ses adversaires. Dispensé d'un début de stage avec les Bleus, il rejoint ainsi ses potes le dernier jour. Frais comme un gardon, il fanfaronne. Pique et chambre ses partenaires de jeu. Épuisés, ceux-ci le toisent, préparant déjà leur petite vengeance. Ce soir-là, trois avants cagoulés débarquent dans sa chambre, le menottent, le chargent en caleçon dans le 4X4 qu'ils ont loué. Christophe se débat en vain. Arrivés devant le seul café-restaurant du village, qui ne compte pas plus de 800 habitants, ils le jettent au cœur de la salle. Déchirent son caleçon et repartent, hilares. Christophe est à poil, toujours menotté, au milieu du restaurant. Autour de lui, les gens qui jouaient aux cartes et descendaient les verres, assistent médusés à la scène. Soudain, ils le reconnaissent. « Mais c'est Dominici ! » Ils sortent leurs téléphones portables, prennent des photos. Les minutes s'écoulent, longues, interminables. Christophe a beau avoir le sens de l'humour, la plaisanterie risque de tourner à l'aigre. Au bout d'une demi-heure, enfin, le manager du Stade Français, Alain Elias, vient le libérer.



MOTIVATION : LA TÊTE CONTRE LES MURS


Les souvenirs s'entrechoquent dans ma mémoire à l'heure d'évoquer cette figure du rugby gaillacois. Avant les matches, certains joueurs se tapaient la tête contre le mur pour se préparer au combat. Un rituel étonnant, stupide peut-être, qui n'a pas manqué de l'interpeller. Un jour, Henri est intervenu : « Oh ! Doucement, là, doucement... Vous me faites penser à un homme qui erre dans les bois et qui siffle pour se donner du courage alors qu'il fait nuit noire ! Vous n'allez quand même pas vous fracasser le crâne parce que vous avez peur d'aller au charbon ?! »