Cent ans de chanson française (1905-2005)
Archipel
Arts Et Spectac
Présentation
DU MÊME AUTEUR
Pour une liguistique du désordre et de la complexité, avec Philippe Blanchet, L'Harmattant, 2007.
Combat pour l'Élysée. Paroles de prétendants, avec Jean Véronis, Seuil, 2006.
Georges Moustaki, la ballade du métèque, Fayard, 2005.
Saint-Barthélemy, une énigme linguistique, Didier érudition, 2005.
Essais de linguistique : la langue est-elle une invention des linguistes ?, Plon, 2004.
Léo Ferré, Flammarion, 2003.
Le Marché aux langues : les effets linguistiques de la mondialisation , Plon, 2002.
La Sociolinguistique, « Que sais-je ? », PUF, 2002 ; 2005.
Histoire de l'écriture, « Omnibus », Plon, 1999.
L'Argot, « Que sais-je ? », PUF, 1999 ; 2005.
Une ou des normes ? Insécurité linguistique et normes endogènes en Afrique francophone, Cirelfa/Agence de la Francophonie, diff. Didier érudition, 2000.
Barataria. L'étrange histoire de Jean Laffite, pirate, « Omnibus », Plon, 1999.
La Tradition orale, « Que sais-je ? », PUF, 1984 ; 1997.
Les Voix de la ville. Introduction à la sociolinguistique urbaine, Payot, 1994.
L'Argot en vingt leçons, ou Comment ne pas en perdre son français , Payot, 1993.
La Fleur de Yucca, roman, Flammarion, 1992.
Georges Brassens, Lieu commun, 1991 ; Payot, 2001.
La Guerre des langues et les politiques linguistiques, Payot, 1987 ; « Pluriel », Hachette, 1999 ; 2005.
L'Automne à Canton, Payot, 1986.
Les Langues véhiculaires, PUF, 1981.
Chanson et Société, Payot, 1980.
Langue, Corps, Société, Payot, 1979.
Les Jeux de la société, Payot, 1978 ; 2006.
La Production révolutionnaire, Payot, 1976 ; 2006.
Pour et contre Saussure, Payot, 1975.
Linguistique et Colonialisme, Payot, 1974 ; 2002.
Cet ouvrage est une version revue et augmentée
de Cent ans de chanson française,
de Louis-Jean Calvet (L'Archipel, 2006).
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eISBN 978-2-8098-1321-0
Copyright © L'Archipel, 2006, 2008.
À Maurice Frot
et Jean-Claude Klein
Préface
Il n'aura fallu attendre qu'une vingtaine d'années pour disposer d'une nouvelle édition d'un ouvrage que ses lecteurs chérissaient depuis 1972. La voici enfin, revue (un peu) et enrichie (beaucoup), telle qu'on l'espérait sans plus trop oser y croire. Il était temps : mon exemplaire, si souvent consulté, menaçait de se démantibuler.
Cent ans de chanson française est mieux qu'un dictionnaire amoureux : c'est un parcours vivant, éclairé, savant et personnel qui nous offre une promenade entre les hauts (et les moins hauts) lieux où se produisirent et se produisent les interprètes, les titres qui vivent ou qui sommeillent dans nos mémoires, ceux qui les écrivirent et ceux qui leur donnèrent un ton, une allure, une personnalité. Considérable travail, réalisé avec l'élégance de paraître aller de soi et couler de source.
On y fera son miel d'une analyse simple et pertinente du Plat Pays de Brel, tout comme on y apprendra qu'il revint à la justice bourgeoise de désigner le véritable compositeur de L'Internationale, dont la propriété – alors que ce chant en annonçait la nécessaire abolition – était disputée entre deux frères. On pourra, d'une description à l'autre, reconstituer la diversité et les ambiances des scènes disparues ou en activité, de Bobino à la Pizza du Marais et de l'Alcazar d'hiver à l'Olympia, en passant par le Port du salut. On y retrouvera les chansons dans leur jus, c'est-à-dire dans leur époque, sans que le péché d'anachronisme vienne entacher les peintures des unes et des autres et sans que l'amour de la chanson ne pousse les auteurs à parer les bluettes à succès de vertus imméritées, ni à leur faire subir un examen de passage hautain ou dédaigneux.
Il ne s'agit pas de distribuer des prix (qu'en ferait-on ? il en pleut tant, et si rarement désintéressés), et nous savons qu'une rengaine qui ne peut ni se vanter d'une mélodie inventive, ni de paroles recherchées, ni même d'un sujet un peu neuf, peut avoir le talent de nous lanciner malgré nous ou le génie de nous atteindre au cœur et de nous habiter pour toujours.
Et comme la chanson ne parvient pas jusqu'à nos oreilles par l'opération du Saint Esprit, on trouvera dans cet ouvrage quelques solides réflexions sur les pratiques et sur l'évolution de cet art qui est, comme tous les autres, non seulement le fils des muses et du hasard, mais aussi une industrie. L'analyse – par exemple – de la carrière de Sheila me semble un modèle : dépourvue de cette méchanceté qui tient si souvent lieu de critique, et sans jamais se laisser aller à confondre la personne privée et le personnage public, elle reconstitue la fabrication d'une idole au début des années 1960, sans gommer ni la réussite de cette opération commerciale, ni les limites contre lesquelles elle devait fatalement se briser. De même, en se penchant sur certains auteurs-compositeurs ou certains interprètes dits « engagés », notre trio se refuse à mesurer leur réussite artistique à l'aune de leurs intentions sociales ou politiques.
Remarquablement vivant, Cent ans de chanson française est aussi un ouvrage personnel, je veux dire un livre dans lequel les auteurs ne craignent pas d'exposer leur point de vue, le plus souvent avec un sens achevé de la formule, assassine ou affectueuse. Le parallèle qu'ils dressent entre Michel Sardou et Nicolas Sarkozy est aussi bienvenu que leur portrait d'Arno (« bègue en trois langues »), dont ils savent faire goûter l'étonnante personnalité artistique.
La carrière de tous ceux qui figurent dans ce livre, aimés ou non, est décrite sans que l'opinion des auteurs ne vienne biaiser leur travail d'information. Chacun trouvera dans les pages qui suivent de quoi se réjouir ou se rebeller. C'est d'ailleurs l'un des plaisirs que l'on prendra à leur lecture. Je les serrerai sur mon cœur pour l'article,à mes yeux si juste, qu'ils consacrent à Gilles Vigneault ; je leur ferai grief de s'être trop peu étendus sur Francis Blanche ; je les remercierai de sommer le lecteur de donner à Yvan Dautin la chance qu'il n'a pas su lui accorder ; je leur suis reconnaissant d'avoir rappelé à mon bon souvenir la figure d'une talentueuse championne de la chanson « hon » (consciente de l'être, et même volontaire), Gaby Montbreuse, qui créa Tu m'as possédée par surprise, si souvent reprise par des chanteuses qui n'étaient pas nées lorsqu'elle mourut (sans oublier qu'elle interpréta Le Roudoudou et La P'tite qui quête). Je me disputerai sur leur appréciation de l'œuvre et même du personnage public de Pierre-Jean de Béranger, dont ils soulignent à raison qu'il fut le premier à assurer le passage de la chanson anonyme à la chanson d'auteur, mais à qui ils dénient – à tort – les qualités propres à la bourgeoisie éclairée, variété de classe sociale dont je soupçonne les auteurs de se refuser à reconnaître l'existence. Je partage volontiers l'expectative où les plonge l'écoute de Benjamin Biolay, leur enthousiasme pour Plume Latraverse, leur froide analyse du talent – ou plutôt du savoir-faire – de Pascal Obispo. J'aurais aimé qu'ils fussent plus chaleureux à l'égard de Juliette. Je trouve impeccable leur article sur Charles Aznavour. En lisant les lignes qu'ils consacrent à Cali, j'ai retrouvé ma propre impression, mais mieux exprimée que je n'aurais su le faire : « Cali semble être abattu par la vie et régénéré par la musique. »
Chacun aura compris que Cent ans de chanson française est un livre avec lequel on n'entretient pas de rapports tièdes. Il me semble que ce que je peux en dire de plus vrai, c'est qu'il nous donne de quoi mieux aimer ce que nous aimons.
Philippe MEYER
Avant-propos
(2006)
La première édition de cet ouvrage a été publiée aux éditions du Seuil en 1972, sous trois signatures, celles de Chantal Brunschwig, de Jean-Claude Klein et la mienne. Une quatrième personne, Philippe Buisset (dont je reparlerai plus bas), présent au début du projet, avait abandonné en cours de route, suivant une autre voie. Si l'on en juge par les mutations q...
Caractéristiques
EAN13 | 9782841878567 |
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ISBN | 978-2-84187-856-7 |
Éditeur | Archipel |
Date de publication | 6 décembre 2006 |
Collection | ARTS ET SPECTAC |
Nombre de pages | 400 |
Dimensions | 10 x 10 x 2 cm |
Poids | 100 g |
Langue | français |
Code dewey | 780 |
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