Présentation
DU MÊME AUTEUR
Les Mystères des cathédrales, Éd. de Vecchi, coll. « Focus de l'histoire », 2007.
Les Grands Assassinats, Trajectoires, 2006.
La Seconde Guerre mondiale, Éd. de Vecchi, coll. « Focus de l'histoire », 2005.
Voyage au bout de la galaxie : premier guide touristique de la Voie lactée, JMG éd., 2004.
Le Temps manipulé, F. Lanore, 1996.
www.editionsarchipel.com
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eISBN 978-2-8098-1193-3
Copyright © L'Archipel, 2007.
Introduction
Au nom du roi et pour la gloire de la France
« Le premier des ingénieurs et le meilleur des citoyens. »
Voltaire
Cinquante-deux ans au service du roi, quarante-huit sièges victorieux, plus de cent cinquante places fortes édifiées : ce preneur de villes doublé d'un meneur d'hommes suscite autant l'admiration de ses ennemis qu'il génère de rancœurs au sein de son propre camp.
Architecte, ingénieur, stratège, maréchal et philosophe, le sieur de Vauban cumule les fonctions et les dignités, mais il n'a jamais commandé d'armée. À la différence de Turenne ou de Condé, Vauban n'a pas forgé sa réputation à la pointe de son épée, mais à celle de son compas. Loin d'être un homme de guerre bravant les champs de bataille, il est avant tout un bâtisseur qui a su révolutionner l'architecture militaire.
En l'espace d'un demi-siècle, du siège de Sainte-Menehould à celui de Brisach, ce maître de la poliorcétique s'assure la reconnaissance de Mazarin, puis gagne l'amitié de Louvois, la confiance de Colbert et l'estime de Louis XIV. Son énergie n'a d'égale que son ingéniosité.
Son génie est à la hauteur de ses ambitions. Après avoir combattu la royauté lors de l'épisode de la Fronde, il en devient l'un des plus fidèles serviteurs. Il est alors âgé de vingt-deux ans. De sa fonction d'ingénieur du roi à la dignité de maréchal de France, en passant par celle de commissaire général des fortifications et de lieutenant général, Vauban se forge une solide réputation d'architecte militaire, « le premier du royaume », laquelle est inséparable de la grandeur de la France.
Ce destin hors norme est un exploit pour ce rejeton de la petite noblesse du Morvan. Sa réputation, il la doit à son talent, mais surtout à son travail et à un remarquable sens de l'observation. Persuadé que la guerre de position l'emporte dorénavant sur les grands mouvements de troupes, « le meilleur ingénieur de ce temps » met ainsi l'accent sur l'importance de la logistique et de la balistique. Il impose au roi le concept de frontières naturelles, la création d'un corps d'ingénieurs et l'adoption du « pré carré ». Pour mener à bien ses réalisations, il s'entoure des collaborateurs qu'il juge les plus aptes, exige beaucoup de ses ouvriers et met en avant l'école du seul mérite. Intelligence, courage et droiture sont les seules vertus qu'il honore. Soucieux d'épargner la vie de ses hommes, il entend marier le militaire et l'humanitaire.
Dès l'année 1667, les victoires faciles de Douai, Tournai et Lille (remportées en moins de dix jours) façonnent sa réputation. Plus qu'un innovateur, Sébastien Le Prestre est un pragmatique qui sait adapter son système de défense ou d'attaque à la qualité du terrain, mais aussi à celle de ses adversaires. Chacune de ses forteresses est unique. Dunkerque, Lille ou Besançon sont des modèles du genre.
Toute sa vie est rythmée par le fracas des combats, le tumulte des travaux et la fatigue des voyages. Tour à tour ingénieur ordinaire du roi, maréchal de camp et commissaire général des fortifications, Vauban voit son prestige grandir au fil des guerres... Son nom reste inextricablement associé aux multiples conflits qui ont jalonné le règne de Louis XIV.
Son vrai titre de gloire, il l'acquiert à l'issue de la guerre de Hollande. En 1673, le siège de Maastricht est l'un de ses hauts faits d'armes. « Ville assiégée par Vauban, ville prise, ville défendue par Vauban, ville imprenable », commence-t-on à proclamer. Cet officier sans troupes s'empare des villes, consolide les places fortes et détruit les remparts des cités conquises. Les forteresses reconstruites se caractérisent par un réagencement du dispositif de défense consistant à retarder le plus longtemps possible la progression des assaillants. Les remparts s'enrichissent ainsi d'une incroyable armada de demi-lunes, de contre-gardes et de tenailles facilitant les tirs croisés et interdisant les angles morts. Cette technique de défenses successives confère aux nouveaux ouvrages une forme polygonale aisément reconnaissable.
En matière d'attaque, le natif de Saint-Léger-de-Foucherets (Morvan) ne demeure pas en reste, privilégiant le rôle du canon aux dépens de celui de la mine. Il met aussi au point le système des parallèles, directement inspiré des Turcs au siège de Candie, un dispositif permettant d'approcher la forteresse assiégée en creusant des tranchées...
Infatigable voyageur (il parcourt près de quatre mille kilomètres par an à travers le royaume), Vauban fortifie les frontières du Nord-Est, consolide les défenses de plus de trois cents villes et constitue une véritable ligne fortifiée le long des côtes françaises. Sa stratégie relève aussi bien de l'offensive que de la prévention. Les « tours bastionnées » protègent les habitants d'une éventuelle agression extérieure tout en prévenant tout risque d'insurrection intérieure. En d'autres termes, il s'agit autant de surveiller que de protéger la ville en question. Namur, Dunkerque, Brisach, Briançon, Lille et Toulon : autant de cités dont les remparts sont redessinés par le Nivernais. Des Flandres au Roussillon en passant par les hauteurs alpines, la France apparaît alors comme une forteresse imprenable et isolée au milieu des possessions habsbourgeoises.
Paradoxalement, son élévation à la dignité de maréchal de France en 1703 porte en germe son déclin. Les désaccords avec la royauté naissent à l'occasion de la guerre de Succession d'Espagne. Désormais allié à Madrid, Paris est confronté à une nouvelle coalition européenne menée par Londres et Vienne au sujet de la succession de Charles II. Un conflit que Vauban désapprouve, en vertu de considérations purement stratégiques. Il en vient même à souhaiter la destitution du candidat Bourbon.
Dans les dernières années de sa vie, le Morvandiau multiplie les provocations à l'égard de Louis XIV. De là à considérer le bâtisseur de forteresses comme un détracteur de l'absolutisme, voire un précurseur des philosophes des Lumières, il n'y a qu'un pas que d'aucuns n'hésitent pas à franchir.
Au-delà de ses seules préoccupations poliorcétiques et stratégiques, Vauban nourrit des ambitions d'ordre économique et social. Déjà au lendemain de la révocation de l'édit de Nantes, le Nivernais avait exprimé son regret de voir Louis XIV mettre les protestants au ban de la société française. Loin de vouloir entamer un débat théologique, l'auteur du Mémoire pour le rappel des huguenots entend ici mettre l'accent sur le poids social et économique incontournable des réformés.
L'année même de sa mort, en 1707, Vauban récidive en publiant le Projet de dîme royale, un traité qui propose ni plus ni moins d'imposer équitablement tous les sujets du royaume, au nom de l'enrichissement de la France. Vauban révolutionnaire ? Quoi qu'il en soit, le petit noble morvandiau s'est toujours considéré comme un fidèle serviteur du roi et de la France. Cent un ans après sa mort, en 1808, Napoléon lui rend hommage en transférant son cœur aux Invalides...
Prologue
Le fils d'Urbain Le Prestre
(1633-1651)
La vie de Vauban se confond avec celle du Grand Siècle. Vingt-trois ans après l'assassinat d'Henri IV au cœur de Paris1, les clameurs des guerres de Religion se sont tues, mais les conflits interconfessionnels demeurent. La France est cernée par les terres espagnoles, des rives de l'Escaut au pied des Pyrénées, et le nœud gordien habsbourgeois n'a toujours pas été tranché.
En cette année 1633, Louis XIII s'apprête à repre...
Caractéristiques
EAN13 | 9782841879199 |
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ISBN | 978-2-84187-919-9 |
Éditeur | Archipel |
Date de publication | 1 janvier 2007 |
Collection | Histoire |
Nombre de pages | 277 |
Dimensions | 22,5 x 14 cm |
Poids | 386 g |
Langue | français |
Code dewey | 944.033 |
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