Don Juan le révolté, mythe contemporain
Un mythe contemporain
Ecriture
Essais Et Docum
Présentation
DU MÊME AUTEUR
Le Chaudron chinois, roman, Fayard, 2008.
Dernières Nouvelles de l'Au-delà, roman, Fayard, 2007.
Kaléidoscope, aphorismes, Le Moulin de l'Étoile, 2007.
Passage de l'ombre, poèmes, Le Moulin de l'Étoile, 2006.
Monsieur l'Enfant et le cercle des bavards, roman, Fayard, 2006.
Le Fabuleux Bestiaire de madame Berthe, Zulma, 2005.
Le Manège des fous, roman, Fayard, 2005.
Le Dernier des hommes, roman, Fayard, 2005.
L'Anagramme du vide, essai, Bayard, 2005.
L'Amour pèlerin, roman, Fayard, 2004.
Un infini singulier. Journal d'une écriture (1954-2004), Fayard, 2004.
Tao, le haut voyage, roman, Fayard, 2003.
Dieu, l'Univers et madame Berthe, roman, Fayard, 2002.
Les Succulentes Paroles de maître Chù, apocryphe, Fayard, 2002.
La Proie du diable, roman, Fayard, 2001.
La Sirène de l'empereur Rodolphe, suivi de L'Énigme de Laon, nouvelles, Éditions du Rocher, 2000.
Les Obsèques prodigieuses d'Abraham Radjec, roman, Fayard, 2000.
Le Retournement du gant I et II, entretiens avec Jean-Luc Moreau, Fayard, 2000.
L'Aube du dernier jour, roman, Fayard, 1999.
Pique-nique chez Tiffany Warton, roman, Fayard, 1998.
Stéphanie Phanistée, roman, Fayard, 1997.
Les Premières Images chrétiennes. Du symbole à l'icône : IIe-VIe siècle, essai, Fayard, 1996.
Fiction ma liberté, essai, Éditions du Rocher, 1996.
L'Énigme du Vatican, roman, Fayard, 1995.
Un monde comme ça, Seghers, 1992.
L'Obsédante, poésie, Le Cherche-Midi, 1992.
L'Atelier des rêves perdus, Éditions de l'Aube, 1991.
La Chevauchée du vent, roman, La Table Ronde, 1990 ; Fayard, 2002.
L'Ange dans la machine, roman, La Table Ronde, 1990; Fayard, 1999.
La Femme écarlate, roman, Fallois, 1988 ; Fayard, 2008.
Houng. Les sociétés secrètes chinoises, essai, Balland, 1987 ; Fayard, 2003.
Méduse, nouvelle, Lettres vives, 1985.
Le Fils de Babel, roman, Balland, 1985.
Venise, essai, Éditions du Champ Vallon, 1984.
La Cendre et la Foudre, roman, Balland, 1983 ; Fayard, 2003.
Les Égarés, roman, Balland, 1983, prix Goncourt ; Fayard, 2000.
L'Œil d'Hermès, essai, Arthaud, 1982.
Les Tentations, de Jérôme Bosch à Salvador Dalí, essai, Balland, 1981.
Les Tribulations héroïques de Balthasar Kober, roman, Balland, 1980 ; Fayard, 1999.
Le Monde à l'envers, essai, Hachette-Massin, 1980.
Histoire sérieuse et drolatique de l'homme sans nom, roman, Balland, 1980.
Le Train immobile, nouvelle, Balland, 1979.
La Geste serpentine, roman, La Différence, 1978 ; Fayard, 2003.
Géants et gueux de Flandres : dix siècles de mythes et d'histoires, essai, Balland, 1978.
Journal d'un autre, roman, Christian Bourgois, 1974.
Le Singe égal du ciel, roman, Christian Bourgois, 1972 ; Fayard, 1994.
Naissance d'un spectre, roman, Christian Bourgois, 1969.
Les Sept Femmes de Barbe-Bleue, La Boîte noire, 1966.
Tragics, collages, 1961.
Le Dieu des mouches, roman, Grasset, 1959 ; Fayard, 2001.
Le Monologue, La Nef de Paris, 1958.
L'Arbre à pain, poèmes, Les hommes sans épaules, 1954.
Azurs pour Jasmine, Signes du temps, 1951.
Orphée assassiné, Éd. des îles de Lérins, 1948.
Un livre présenté par Jean-Luc Moreau
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eISBN 978-2-3590-5086-8
Copyright © Écriture, 2009.
« Les faits historiques ne valent qu'en tant que symboles de réalités spirituelles. »
(René Guenon, cité par André Breton,
préface à La Nuit du Rose-Hôtel)
« Il n'y a pas d'autre action que le dedans de l'homme. »
(Élie Faure, Les Constructeurs)
« Qu'est-ce que le Jeu ? Une création suprême qui consiste à rassembler dans une unité vivante l'ensemble de toutes les œuvres et les créations de tous les temps. »
(Maurice Blanchot, Le Livre à venir)
Écrire à propos de Don Juan et de l'Occident tient de la gageure. On s'en tiendra à quelques réflexions. Nous faisons partie de ces gens qui ne se sont jamais lancés que dans les entreprises dont ils savent pertinemment qu'ils sont incapables de les accomplir.
Ces pages sont le résultat d'une errance; un livre de bord, si l'on veut. Elles n'ont aucune prétention de démontrer. Il ne s'agit donc pas d'un essai. Peut-être est-ce un roman, d'une certaine manière. Une démarche, comme on dit... Cela se fait en avançant la jambe droite, puis la gauche, à l'image de nos contradictions. Parfois on s'arrête et l'on se penche, on regarde en dessous, au-dessus du pont.
PREMIÈRE PARTIE
LES ORIGINES
1
Nous n'en aurons jamais fini d'ignorer lequel du mythe ou de l'Histoire est plus véritable que l'autre, puisqu'il n'est pas d'Histoire sans légende ni de mythe sans de constantes références à la société qui l'a vu naître. Et après tout, c'est par l'utilisation que le mythe et l'Histoire découvrent le sens qui ne leur appartient pas en propre mais qu'on leur prête. Ainsi Michelet utilise l'Histoire, au bout du compte, afin de créer à partir d'éléments vrais une œuvre qui s'oppose à la nature et à la société ; mouvement très remarquable puisque l'Histoire se trouve être ici choisie et agencée par le besoin que Michelet avait d'en faire jaillir l'exorcisme. Même préoccupation chez Élie Faure qui s'en explique sans cesse. L'histoire des arts, des pensées lui est une arme pour défier ce qu'il sait être son impuissance de s'exprimer totalement en artiste, c'est-à-dire par tous les styles. C'est Renoir peignant des épidermes somptueux et jeunes lorsqu'il va mourir. C'est Bach aveugle dictant à son gendre ses trois derniers chorals. En de tels cas (qui sont les moments privilégiés d'une dramatisation de la vie et du dépassement de cette dramatisation par la gravité du chef-d'œuvre), l'Histoire et le mythe, la réalité et le rêve se confondent en des noces qui ne sont autres que le poieïn, la création comme l'entendaient les Grecs, dans laquelle les deux faces d'Apollon cessent brusquement de jouer les Janus et, en un éclair prestigieux et terrible, enfin se regardent1.
D'ailleurs, nous le sentons bien. Il suffit que cet éclair se produise pour que nous en appelions à la beauté, le spectacle que cette illumination nous découvre à la déchirure des ténèbres serait-il celui d'un masque de mort. Ainsi s'explique notre émotion devant les œuvres maîtresses. Elles nous obligent soudainement à regarder en face le nœud des contradictions qui sont dissimulées en nous et qu'elles ont réussi à nous présenter d'un coup, comme s'il s'agissait au vrai d'une expérience unique. Quand nous considérons de telles œuvres, ce que nous nommons la beauté est l'image de notre hantise la plus secrète qui nous est donnée en totalité (s'il se peut) ou par fragments de quelque ampleur ; et cette hantise – noble aveu – est la répulsion que nous avons de la mort, de l'oubli, de ce que l'on appelle en vrac le néant. D'où ce que nous nommions l'exorcisme. « Tenir en échec les puissances environnantes du monde hostile2. » Puisque la mort qui nous est la plus présente est celle qui s'insinue dans notre ennui, nos incertitudes, notre angoisse ; puisque c'est aussi dans les objets que la mort rôde, nous qui par d'autres objets, comme des livres, des statues, des tableaux, la voulons garder à distance.
De cette manière – qui est la seule – comprenons-nous qu'utilisant pour nous défendre les armées qui nous assiègent, notre combat singulier tient de celui de Tancrède et de Clorinde. Le procès éternel du langage est justement celui-là. Je ne doute pas en effet que, si Ulysse doit traverser tant d'épreuves avant de se retrouver soi-même, c'est qu'il a gravement failli à la reconnaissance. Rappelons-nous: il a réussi, par ruse, à pénétrer dans Troie et on le reconnaît sous le mendiant. Le trahira-t-on ? Il serait aussitôt dévoré par les chiens. Non. On le veut mendiant. Il se sauve. Eh quoi, c'est pour trahir ceux qui le sauvent! Mais comment faire ? Trahir un bord ou un autre est toujours trahir. Ulysse ne peut que trahir. Nos exorcismes trahissent la nature, mais ils sont nés de nature, et nous les trahissons aussi bien. Lorsque Tancrè...
Caractéristiques
EAN13 | 9782909240862 |
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ISBN | 978-2-909240-86-2 |
Éditeur | Ecriture |
Date de publication | 4 février 2009 |
Collection | ESSAIS ET DOCUM |
Nombre de pages | 286 |
Dimensions | 10 x 10 x 2 cm |
Poids | 374 g |
Langue | français |
Code dewey | 809.933 |
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