• Arnaud B. Libraire

    De l'adolescent qui se délecte des aventures d'un célèbre sorcier au jeune homme qui lira les faits et dits de Gargantua et Pantagruel il n'y a qu'un pas. Le monde est toujours magique, les naissances marquées du sceau du destin. Les gros mots hors d'âge sont à se tordre de rire, les amis le sont pour la vie, les méchants toujours fessés de façon un peu ridicule. Et une Thélème vaut bien un Poudlard. C'est pourquoi Rabelais ne finit pas d'entrer dans les foyers, que sa lecture est baume, qu'ouvrir ce gros grimoire c'est picorer une leçon philosophique. À transmettre encore et encore.

  • Arnaud B. Libraire

    Ohio, 1915. Il y a là un fugueur un peu sot, un déboucheur de latrines ithyphallique, un fermier ruiné et sa femme, un quiproquo allemand, des putes au grand cœur, des fils à papa qui n'ont pas le beau rôle, un trio orphelin devenu braqueur de banques... C'est fascinant la façon avec laquelle certains écrivains américains sont capables de nous faire lire à une vitesse folle. L'écriture de Pollock est si fluide, si limpide que la nature chante ; chaque ligne est une image, chaque personnage se reconnaît à sa voix. On dirait que Donald Ray joue de la musique dans notre tête. Hauts les chœurs !

  • Arnaud B. Libraire

    Il est des auteurs dont on attend une traduction avec curiosité. London est de ceux-là. À la fois, chercheur d’or, navigateur, chantre du progrès social, reporter, les différentes nuances de sa littérature peuvent être reproduites de bien des manières. 47 textes en prose, de tous styles,  composent ces deux volumes, du grand Nord aux océans, de l’autobiographie à la nouvelle. 184 illustrations, la plupart issues des premières éditions américaines, enrichissent notablement l’ensemble. Il y a 100 ans mourait à 40 ans l’un des écrivains les plus populaires et appréciés. À offrir de 7 à 77 ans.

  • Arnaud B. Libraire

    Quoi de mieux durant les fêtes que d'être convié à la table de la Cheffe, le nouveau roman de Marie N'Diaye. Savourer le gigot en habit vert qui lui valut sa première étoile et sa non moins fameuse tarte aux pêches des Landes. Ne nous y trompons pourtant pas, c'est bien à un festin psychologique que nous invite l'auteure, servi par une phrase tressée au plus près des émotions, où générosité, convoitise, amour maternel, don de soi nous sont narrés par celui qui fut son assistant à la Bonne heure, le meilleur restaurant bordelais. Un savoir-faire parfait flotte dans cette cuisine-là.

  • Arnaud B. Libraire

    On connaissait le "Zone" en prose de Mathias Enard, en voici une variation en vers à l'instar d'Apollinaire et de son ouverture d'"Alcools". D'alcools il en sera bientôt question, celui avec lequel on scelle une amitié, qui permet d'avaler la poussière des bombes, qui s'ajoute à l'eau de la mémoire qui jamais ne s'arrête. Des images ensorcelantes, des pensées importantes comme celle qui dit qu'il fallait s'interdire de trouver la guerre belle. Si le titre sonne comme un chanson de Thiéfaine, Apollinaire est bien là. Une géographie personnelle s'installe jusqu'à danser un tango avec Onetti.