Valérie

Contrairement à ce que le titre pourrait laisser croire et à mes souvenirs peut-être erronées du film, ce roman ne se centre pas uniquement sur la relation qui a lié la narratrice (et l'auteure me semble-t'il) à un jeune chinois de vingt-sept issu d'une famille fortunée alors qu'elle-même n'en avait que quinze. C'est ça, bien sûr mais aussi, et de plus en plus au fur que le roman avance, c'est sur sa famille qu'elle écrit, cette mère qui ne s'est pas remise d'avoir acheté une concession qui ne rapporte pas et qui mise sur sa fille pour qu'elle passe l'agrégation de mathématiques et ses deux frères, le "bon" et le "méchant", car il n'y a pas de nuances de gris dans la description de ces deux-là. On retrouve dans L'Amant de nombreux thèmes, personnages, intrigues d' Un Barrage contre le Pacifique mais en plus épuré et en plus construit, même si on passe souvent d'une idée à une autre, sans lien apparent. Mais ça, quand c'est bien fait et c'est le cas, c'est un aspect que je peux aimer dans la littérature. C'est donc un roman que j'ai aimé, moins sensuel et surtout moins polémique que ce à quoi je m'attendais, sans doute parce que l'histoire est racontée par la narratrice adulte qui n'est pas traumatisée par cette expérience mais au contraire, se réjouit d'avoir été initiée par un connaisseur du corps et du plaisir féminins.

Jérôme E.
LE PLUS BEAU ROMAN D'AMOUR

Au delà de connaître mes auteurs favoris, on me demande souvent quel est à mon sens le plus beau roman jamais écrit et, autre question, quel passage de la littérature française je préfère.

En ce qui regarde la première interrogation, je n’ai fait un choix qu’au sujet du roman d’amour. Il s’agit de L’Amant. Est-il encore besoin d’en signifier l’auteur ? Marguerite Duras en a vendu plus de deux millions d’exemplaires. C’est son plus célèbre livre. A mes yeux, il représente la quintessence de l’érotisme, des sentiments et de la passion réunis. Personne n’a fait mieux. D’autant que s’y rejoint la réponse à la seconde question concernant le plus beau passage de littérature francophone, qui est selon moi le dernier paragraphe de L’Amant. Je le relis très régulièrement à la faveur d’une déception passagère ou, au contraire, d’un souffle de vie heureux. Ce passage chasse le malheur autant qu’il assied le bonheur. Je n’ai jamais réussi à le lire à voix haute sans fondre en larmes. Sentimentalisme ? Sans aucun doute. Mais aussi parce qu’il s’agit d’une inaccessible leçon de littérature.

Clara
Magnifique ...

Parler de Marguerite Duras, c’est comme vouloir rajouter sa petite touche personnelle à un portait de l’une des grandes figures de la littérature Française. Généralement, on l’associe à son œuvre entière, l’auteur se substituant alors à l’ensemble de ses écrits.