Valérie

J'avais lu le recueil de nouvelles de Vincent Delecroix, Une chaussure sur un toit, publié en 2007. Comme vous le savez, les nouvelles et moi, ça fait deux, et pourtant, il avait su m'emporter en gardant cette chaussure comme fil conducteur. Mais depuis, il n'avait pas écrit de fiction, ce qui explique peut-être qu'il ait eu besoin d'écrire plus de 600 pages. Si vous aimez les livres déjantés, ce roman est pour vous. L'auteur parvient même à parler de son précédent titre en faisant passer son narrateur juif pour un écrivain ayant choisi un pseudo goy. Certains passages m'ont agacée mais le génie de Delecroix, c'est qu'ils sont faits pour agacer puisque c'est Chaïm, le narrateur, qui tient à jouer son rôle de raconteur d'histoires et nous transmet l'histoire de son aïeul, dont tout le monde se moque. Il y a par contre des moments de grâce loufoque et/ou lyrique comme la scène du musée (l'amour d'Antonio pour Beth nous embarque) ou celui sur la critique littéraire de la Bible. Marc Lévy est régulièrement écorché au passage. Bref, Vincent Delecroix, malgré sa tête de premier de la classe, est complètement fou et j'ai globalement aimé ça.