Marion V. Libraire
Quand les nazis s'inspiraient des États-Unis

C’est à la lecture d’une phrase de Mein Kampf où Hitler louait l’Amérique que l’auteur, juriste de formation, décide de creuser un peu plus la question de la similitude entre les lois antisémites de Nuremberg et les lois ségrégationnistes américaines, dites lois « Jim Crow ».
Le parallèle avait déjà était fait mais démontre surtout qu’il n’y avait pas vraiment de ressemblances et pour cause, comment comparer une démocratie comme les États-Unis, grand vainqueur de la guerre, et cette dictature défaite et abominable que le IIIe Reich !
C’est pourtant ce que parvient à faire très brillamment l’auteur en revenant aux prémices de ces lois et en étudiant qui avait pu influencer les nazis. À travers des transcriptions de réunions ou entretiens entre nazis et américains, il évoque les aspirations assez similaires du IIIe Reich qui désire un empire peuplé uniquement d’aryens et des États-Unis, anciennement esclavagistes, qui instituent des lois pour catégoriser ses habitants, les citoyens blancs et les autres (noirs, chinois, philippins, portoricains…) . Sans compter que les nazis des premiers temps ne sont pas encore les fanatiques de la conférence de Wansee mais des personnes plus ou moins fréquentables et instruites qui observent le monde à la recherche d’influences.
Un essai accessible et étonnant sur un sujet peu ou mal exploité jusque là et qui permet un éclairage nouveau sur une question toujours d’actualité aux États-Unis.