"(...) Le gouverneur territorial avait donné le choix aux gens de la ville. Une fois le nouveau statut en place, ils pourraient soit accueillir la prison d'État du Colorado, soit l'université. Les gens de la ville jugèrent qu'ils ne voyaient pas bien quand le Colorado allait pouvoir avoir besoin d'une université, mais qu'en revanche ils avaient déjà grand besoin d'une prison. (...)"
La nuit du 31 décembre 1968, douze détenus s'évadent de la prison d'Old Lonesome, pourtant dirigée d'une main de fer par Cyprus Jugg et ses gardiens. En dépit d'une tempête de neige des plus redoutables, une véritable machine de guerre se met en marche pour ramener les fuyards, morts ou vifs. Ce roman choral, bien noir et corsé, se porte en alternance sur une poignée de personnages : Mopar Horn, l'un des prisonniers en cavale, Jim Cavey, traqueur de père en fils, Dayton Horn, la cousine de Mopar, deux journalistes mandatés pour couvrir l'évènement et, bien sûr, quelques gardiens expérimentés. Ces derniers, qui ont une fâcheuse tendance à consommer des amphétamines comme si c'était du chewing-gum, apparaissent rapidement plus patibulaires et dangereux que les hommes qu'ils pourchassent.
Si l'évasion se déroule le temps d'une nuit, il ne faudra pas plus de temps au lecteur pour venir à bout de ce page-turner hallucinant. Benjamin Whitmer avait déjà marqué les esprits des amateurs du genre avec "Pike" et "Cry father", en mettant son style incisif et percutant au service des deshérités et des laissés-pour-compte. "Évasion" est un des grands romans noirs de cette nouvelle rentrée littéraire. À ne pas manquer également, une brillante préface offerte par Pierre Lemaître en début d'ouvrage.
Le 31 décembre 1968, alors que le blizzard menace la ville d'Old Lonesome, douze hommes s'échappent de la prison. S'ensuit une véritable chasse à l'homme où chacun des personnages va avoir son rôle à jouer. Que ce soit les gardiens et le directeur de la prison, des journalistes ou encore des habitants de la ville, tout le monde se retrouve plus ou moins concerné par cette soudaine évasion et va se lancer dans une poursuite effrénée des prisonniers échappés.
Par ces portraits d'hommes et de femmes, Benjamin Whitmer raconte une histoire de la violence et questionne la manière dont chacun s'en empare pour défendre ses intérêts ou ceux de la communauté. Au fil de la nuit, ce roman plonge le lecteur dans une atmosphère glaciale où chaque minute compte pour ne pas basculer dans l'horreur infernale pourtant déjà bien présente en filigrane dans cette ville isolée.