Michaël L.
Manifeste

Ce livre coup de poing, à la forme originale et cohérente, alterne transcription des confrontations entre le procureur et l'accusé d'un côté ; des lettres d'amour de l'autre.
Ce livre est un manifeste, un livre de philosophie de vie et un livre éminemment politique.
Ce livre est un hymne à l'amour absolu.

Romain P. Libraire

Par une juste mise en scène d'un interrogatoire entre un juge et un homme, ancien membre d'un groupe révolutionnaire accusé de meurtre, Erri De Luca brise les silences et les fantasmes de l'Italie des années de plomb. On retrouve les thèmes chers à l'auteur napolitain, son amour de la montagne et la solitude, sa recherche du sensible et de l'engagement. Une prise de hauteur par un court roman...

Am Fred B.
Un récit tendu comme une corde

Ce roman très théâtral est une belle façon de faire résonner les "Années de plomb". Un homme dans le bureau d'un juge, accusé d'avoir poussé dans le vide son dénonciateur. On devine qu'il est anarchiste, qu'il a lutté dans un mouvement d'extrême-gauche quarante ans auparavant. Mais aucun nom, aucun fait précis n'est cité : ce livre est une épure, un affrontement presque mythique entre deux forces, entre deux idées de la justice et de la morale.
De temps à autre, les chapitres d'interrogatoire laissent place aux lettres à son amoureuse, écrites depuis la cellule : comme un écho bienvenu à l'immense littérature de prison qui a vu fleurir des chefs-d’œuvre.
Il y a quelque chose de l'alpinisme dans ce récit : par son thème bien sûr, mais aussi par la progression méthodique et implacable du prévenu, rompu au maniement des idées. A ses côtés sur la paroi, nous n'avons pas peur. Nous le voyons avec délice défaire pied à pied l'adversaire, ce jeune juge deux fois plus jeune que lui. Un bel éloge paradoxal de l'âge : " Moi j'ai plus de temps que vous". Eh oui, vieillir, au fond, c'est accumuler du temps.
170 pages tendues. Bien sûr on ne dira rien du dénouement, tout en chausse-trappes...

Frédéric