Magali C.
La naïve intrusion du merveilleux dans le quotidien

Conte d'Hans-Christian Andersen. Illustré par Malayen Goust.

Une petite fille, blonde et adorable, marche vaillamment dans les rues de la ville. C'est le dernier soir de l'année. Tout le monde se presse pour retrouver chez soi une table garnie et un feu nourri dans la cheminée. Personne ne s'arrête pour lui acheter une des boîtes d'allumettes qu'elle transporte depuis le matin. La petite fille est affamée et transie. Épuisée, elle se laisse tomber contre un mur. Pour réchauffer ses petites mains gelées, elle frotte quelques allumettes, et à la lueur tremblotante du petit morceau de souffre, elle voit se déployer toutes les merveilles dont elle n'osait rêver: un poêle ronronnant, une table généreuse, un arbre illuminé. Merveille des merveilles, l'enfant voit se dessiner le doux visage de sa grand-mère. Et dans les bras de son aïeule, la petite fille aux allumettes s'éteint et s'envole vers les étoiles.

Ce qui me fait tant apprécier les contes de cet auteur, c'est la naïve intrusion du merveilleux dans le quotidien. J'aime bien entendu les loups qui parlent, les belles endormies pendant des siècles et les pommes empoisonnées. Andersen n'a besoin de presque rien pour rendre une histoire magique.