Thierry C.
Trop fugace.

C’est un recueil de vingt-sept courtes, très courtes nouvelles qui durent trois, quatre pages maximum. Des éphémères. Des instants de vie. Des instantanés de vie. Sur le couple. Sur l’amour. Sur l’absence, le manque d’amour plutôt. Des retrouvailles, des fuites, des silences, des dialogues pour combler le silence, de tragiques regards furtifs lourds de sens...Je n’ai pas aimé lire ces nouvelles : pas le temps de m’accoster à l’histoire trop fugace, pas d’espace pour comprendre ces histoires trop «zappées».
Un extrait à suivre pour vous donner une idée.
«J'étais heureux de revoir Geli après tant d'années. Je n'avais plus de femme depuis longtemps et Geli me plaisait. Elle était petite, mince, elle ressemblait à Ellen Barkin, mais en moins triste, et je sus aussitôt qu'elle aimait le sexe. Elle me demanda si j'étais marié ou si j'avais une amie. Au lieu de répondre, je lui demandai ce qu'il en était pour elle.
- Je suis justement en train de me séparer de quelqu'un, dit-elle, mais lui, hélas, ne se sépare pas de moi.
Nous étions dehors, au coin de la Reichenbachstrasse et de la Gärtnerplatz, et Geli dit :
- Accompagne-moi chez moi. J'ai lu ton dernier livre. Je veux en parler avec toi.
- Non, dis-je, surtout pas. Mais emmène-moi tout de même. Le livre était posé à côté du lit de Geli. C'était une histoire d'amour, celle d'une femme qui ne peut pas, bien qu'elle veuille, et d'un homme qui veut, bien que la femme ne puisse pas. Après que nous nous fûmes rhabillés, Geli dit :
- Je veux juste savoir une chose : dans la vie, tout était-il exactement comme dans ton livre ?»