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Nouvelle reine du polar islandais ai-je lu je ne sais plus où, Lilja Sigurdardottir écrit là un roman policier pas banal, et ce titre sans doute exagéré et galvaudé pourrait néanmoins lui aller fort bien. Trois histoires s'écrivent en parallèle : celle d'Aurora qui recherche sa sœur et trouve une enquête davantage à sa portée, celle de Grimur, voisin d'Isafold, obsédé par ses poils et celle d'Olga, voisine des deux précédents, qui héberge illégalement Omar, un réfugié illégal. Trois histoires dont on se demande comment -et si- elles vont se rejoindre sauf à parler de la proximité géographique. C'est diablement bien fait, puisque jusqu'au bout, je me suis posé la question. Lilja Sigurdardottir sait mener son lecteur par le bout du nez et l'emmène là où elle veut, le perdant dans des intrigues parallèles, dans des fausses pistes et dans une enquête qui n'en est pas vraiment une même si elle existe pourtant. Je ne suis pas clair ? L'autrice l'est davantage que moi, même lorsqu'elle tente et parvient à nous éloigner des principaux suspects.

A base de courts chapitres qui alternent les narrateurs, ce roman est vif, rapide et addictif. Il est difficile de le lâcher une fois débuté. Il est imprévisible, rempli de surprises et captivant. Lilja Sigurdardottir place ses histoires dans le contexte islandais post-crise de 2008, dans lequel des petits malins croient pouvoir s'enrichir de nouveau en magouillant. L'Islande est très présente, géographiquement, certes, mais aussi sociologiquement, par des détails sur la vie des Islandais, sur les us et coutumes. Elle parle aussi des violences conjugales, de la difficulté de certaines femmes à quitter l'homme qu'elles aiment et qui les bat. Tout est bien fait parce que jamais péremptoire, elle évoque, décrit, ne juge pas.

Excellente découverte que ce polar islandais qui me donne très envie de lire les précédents romans de Lilja Sigurdardottir, notamment sa trilogie Reykjavík noir.