L’univers de Véronique Ovaldé a la particularité d’être singulier. Quand on entre dans l’une de ses histoires, on côtoie une forme d’étrangeté qui vous habite un temps une fois le livre terminé. Son style littéraire est foisonnant et ses histoires sont riches en émotion.
Dans ce nouveau roman, l‘autrice situe son intrigue sur une île italienne fictive qui se nomme Iazza. Un nom aux tonalités chantantes, comme celui de notre héroïne (Aïda) et de ses trois sœurs (Violetta, Gilda et Mimi). Chacune porte un nom d’opéra car Salvatore, le père, aime en écouter. Et tout comme cet art musical, leur histoire familiale est remplie de drames, de mensonges et de fantaisie !
Enfant, Mimi disparaît pour toujours. Aïda en est jugée responsable. Elle quitte l’île et y revient des années plus trad, à la mort du père. Le passé ressurgit ; les règlements de comptes sont actionnés et les secrets se libèrent.
La narration est fourmillante, le style est inventif, ardent, parfois caustique grâce aux digressions de l’autrice. Il y a de la mélancolie mais aucune morosité. C’est une histoire vraisemblable, joliment imagée.
Véronique OVALDE n’est pas mon autrice préférée, et je dois avouer que j’ai un peu de mal avec ses romans. Mais mon Club de Lecture ayant choisi ce livre pour notre prochaine rencontre, j’ai dû me résoudre à le lire.
Bien m’en a pris, j’ai aimé ces trois soeurs qui ont du mal à s’entendre.
J’ai aimé cette île de Iazza quelque part en Italie, son microcosme, son carnaval annuel.
J’ai aimé que les 4 filles portent chacune le prénom d’un personnage d’opéra : Violetta, Gilda, Aïda et Mimi.
J’ai aimé que Aïda soit la rebelle de la famille et accepte d’emmener la dernière, Mimi, en douce au carnaval interdit par le père.
J’ai aimé que la famille croit que Mimi ne soit pas morte mais quelque part et reviendra.
J’ai aimé Pippo, le simplet du village qui connait les secrets de tout le monde.
J’ai aimé les ânes sur les toits chaque 1er mai.
Un roman à l’imaginaire plein de poésie qui m’a emmené dans son monde le temps d’une lecture.
L’image que je retiendrai :
Celle des nombreux bancs de pierre du village.
https://alexmotamots.fr/fille-en-colere-sur-un-banc-de-pierre-veronique-ovalde/
Véronique Olvadé propose son nouveau roman, Fille en colère sur un banc de pierre, sur le retour d’Aïda dans sa famille en Sicile après le décès de son père. Un énième roman sur la filiation, direz-vous ! Oui certes, mais l’écrivaine n’a pas son pareil pour créer ses fictions qui ressemblent comme deux gouttes d’eau à la réalité et qu’elle triture sans jamais la faire casser pour en éprouver les ressentis.
La suite ici
https://vagabondageautourdesoi.com/2023/02/27/veronique-olvade/
Le patriarche s'en est parti. Ses filles, Gildas et Violetta hésitent à prévenir son autre fille - leur soeur cadette, Aida que tout le monde a perdu de vue. Elle est partie il y a déjà fort longtemps. Alors par devoir, pour l'amour de leur mère très certainement, elles finiront par l'appeler. Aida reviendra donc à Iazza, dans la région de son enfance, où tout a commencé.
L'histoire se tisse au fur et à mesure, le retour d'Aida sera le point de départ de ce roman intimiste, où les relations fraternelles et filiales vont se révéler. Des relations sur le fil, suspendues au passé tragique qui les étreint tous - en particulier Aida. Aida la paria, "la répudiée" celle qu'on accuse insidieusement. Celle qui a failli le jour où leur autre sœur Mimi alors âgée de 6 ans a mystérieusement disparue. Cette sœur qu'Aida chérissait plus que tout, celle avec laquelle elle entretenait une relation fusionnelle. Ce sera la double peine...Le poids de la culpabilité de ne pas avoir pris soin de sa sœur et le ressentiment qui pèsera sur elle, la détestation du père à son égard.
Véronique Ovalde sonde avec minutie les relations des uns et des autres dans cette famille meurtrie et fracturée. Alternant le passé et le présent, elle révèle l'extrême solitude dans laquelle chacun s'est tapie - anéantie par la douleur.