o n l a l u
D'amour et de mort

La fin de vie, chacun y est confronté, pour soi comme pour les autres. C'est ce que raconte avec pudeur et justesse Emmanuelle Bernheim dans ce récit qui se lit d'une traite. Victime d'un AVC, son père André Bernheim, se retrouve cloué dans un lit d'hôpital, handicapé. Il ne se reconnaît pas dans ce corps allongé qui le dégoûte. Il veut en finir et demande à sa fille de l'aider à mourir. De la stupeur au refus jusqu'à l'acceptation, les réactions et les sentiments les plus contradictoires se succèdent chez les soeurs Bernheim, Emmanuelle et Pascale. Et si aider son père à disparaître était une ultime preuve d'amour filial? Mais comment procéder à un suicide assisté, la pratique étant interdite en France et les peines encourues allant jusqu'à 5 ans d'emprisonnement et 75 000 euros d'amende? Emmanuelle Bernheim n'entend pas ici apporter de réponse. Elle fait part de son expérience en termes dépouillés et forts. " Tout s'est bien passé " un témoignage en forme de coup de poing qui parle de l'essentiel: d'amour et de mort.

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sandrine57

Prévenue par sa soeur, Emmanuèle Bernheim se précipite à l'hôpital. Son père vient d'y être admis après un accident vasculaire cérébral. Il a 88 ans, il a déjà eu de graves soucis de santé, va-t-il encore une fois s'en sortir? Oui! Encore une fois, André, ce père fantasque et adoré a repris le dessus et a gagné le combat contre la mort. Mais il est diminué, dépendant, il ne se reconnait pas lui-même. Cet être qui peine à articuler, qui ne peut plus se servir de ses mains, qui ne contrôle plus ses organes, ce n'est pas lui et il ne s'imagine pas vivre ainsi le temps qu'il lui reste. C'est clair, il veut en finir et se tourne vers Emmanuèle pour qu'elle l'aide à mourir. Mais une fille peut-elle accepter une telle décision et y prendre part? Emmanuèle Bernheim raconte les quelques mois de colère, d'angoisse et de tristesse qu'elle a vécus avec sa soeur pour accompagner leur père dans son dernier combat.

Non Tout s'est bien passé n'est pas un énième livre sur l'euthanasie. Il ne s'agit pas ici d'augmenter la dose de morphine et de voir s'endormir pour toujours un être cher, en souffrance. C'est l'histoire d'un suicide assisté comme il s'en pratique dans certains pays, la Suisse en l'occurrence.
La première chose qui en ressort, c'est le profond amour et le grand respect d'Emmanuèle et Pascale pour leur père. Bien sûr, il est âgé et diminué physiquement mais il a toute sa tête, il est apte à prendre ses propres décisions et ses filles en tiennent compte. Même si elles ont du mal à accepter cette fin programmée, aucune ne cherche à le dissuader ou à décider à sa place, comme c'est trop souvent le cas avec les personnes âgées qu'on a souvent tendance à infantiliser.
Ensuite, bien sûr, il y a le récit fort et bouleversant de ce qui paraît être un parcours du combattant, de l'acceptation à la réalisation. Les filles sont partagées entre la tristesse de perdre leur père et l'espoir qu'il change d'avis. Mais elles restent aux côtés de ce père tellement amoureux de la vie qu'il a choisi de la quitter pour ne pas la vivre à moitié. Et c'est un sacré personnage que cet André Bernheim! Aimant mais maladroit, égoïste parfois, ronchon à l'occasion, drôle souvent, et surtout très décidé. Rien d'étonnant à ce que ses filles lui soient très attachées et qu'elles l'accompagnent et l'aident pour l'acte ultime d'une vie bien remplie.
Touchante, sans jamais être larmoyante, Emmanuèle BERNHEIM décrit cette fin de vie avec beaucoup de simplicité et de lucidité. Un très beau témoignage qui pourra éclairer et guider ceux qui sont confrontés à un cas similaire.

Clara
Un témoignage puissant

2008, suite à un accident vasculaire cérébral, le père de Michèle Bernheim âgé de 88 ans ne supporte pas de voir ce qu’il est devenu. Un homme hémiplégique qui ne peut plus marcher, qui peine à parler. Il ne se reconnait plus dans cette déchéance physique. André demande à ses deux filles de l’aider à mourir dignement.