sandrine57

Quand on a vaincu un cancer du poumon, on se sait en sursis, on s'espère guéri. Quand une deuxième tumeur se présente quelques mois plus tard, on se sent condamné, on se rêve invincible.
"Je ne veux rien, sauf guérir.", voilà ce que disait Jean-Marc ROBERTS quand son cancer a récidivé. Il n'a pas été exaucé mais sa maladie lui aura au moins offert l'occasion de se tourner vers son passé à la recherche des bonheurs enfouis. Alors il évoque ses étés adolescents en Calabre, ses chastes amours pour Mariella et surtout Amalia, son oncle Félix qui lui servait de père deux mois par an et c'est un peu du doux soleil de l'Italie qui s'invite dans la froideur aseptisée d'une chambre d'hôpital. Il parle de ses enfants, les cinq avec lesquels il a partagé des voyages lointains ou simplement dans Paris et de leurs mères qu'il n'a pas toujours su aimer et d'autres femmes, sa tante, sa mère, et Anna, la dernière, la seule à le comprendre, celle qu'il ne veut pas pour infirmière. Deux vies valent sans doute mieux qu'une mais il en a eu plus de deux : enfant amoureux de Matilde et des tartines à la sardine, adolescent lorgnant les bikinis sur les plages de Calabre, homme de plusieurs femmes, père de cinq enfants, écrivain, éditeur, etc.
Malade certes, mais toujours vivant, toujours prêt à rassurer ses proches, toujours prompt à dédramatiser d'une boutade, jamais pitoyable, jamais raisonnable, jamais résigné (sauf peut-être quand sa voix l'abandonne), Jean-marc ROBERTS signe un livre -le dernier- pudique, insolent, drôle, optimiste et d'une sincérité désarmante.