Clara

Quelque part au Japon, un jeune homme Hiro s’aventure au-delà de sa chambre dans laquelle il est resté deux ans pour aller dans un parc. Assis sur un banc, il observe un homme avec son attaché-case et en cravate qui prend son déjeuner. Le lendemain et le jour suivant, il y retourne et le voit à nouveau à la même place. Si Hiro pensait qu’il s’agissait d’un homme d’affaires comme tant d’autres, l’homme passe sa journée entière au parc et s’en va à la même heure. C’est l’homme à la cravate qui en premier va nouer la conversation entre eux deux.

L'ODYSSEE D'HOMER... J. SIMPSON

Un parc, quelque part au Japon. D'abord distants, deux inconnus vont partager le même banc. Le plus jeune, un Hikikomori, vient de sortir de la chambre où il vit cloîtré depuis deux ans. Il craint le monde qui l'entoure. Le plus âgé, l'homme à la cravate, a été licencié de son entreprise. Il est incapable de l'avouer à sa femme. L'ermite moderne et l'employé modèle se regardent en silence, s'apprivoisent. Un tête-à-tête quotidien s'instaure. Bribe par bribe, les deux hommes se racontent. Naît alors une belle amitié qui se mue en un hymne à la vie. Les deux protagonistes regardent le monde avec des yeux sensibles et cherchent à exister tout simplement, malgré les aléas du quotidien.

nymeria

"La cravate", deux petits mots, mais qui signifient beaucoup. D'abord pour le narrateur, jeune hikokomori, qui se décide enfin à faire un pas hors de sa chambre et rencontre cet homme, cet étranger, cette "cravate" anonyme, qui vient se restaurer tous les jours sur le même banc, dans le parc où il se rend. Mais aussi pour son locuteur, la fameuse "cravate" (dont on apprend tout de même le nom au cours du récit), qui le premier, décide de se livrer à lui. Le récit, qui fait la part belle aux phrases courtes, sans verbes, parait étrangement syncopé par les pensées éparses du narrateur, qui se souvient tout d'abord des choses les plus insignifiantes et les décrit avec un souci de détails inutiles (les reliefs des divers repas, le moindre froncement de sourcils, etc.).

Leiloona B.
La délicatesse d'un roman japonais ...

Narration ponctuée de nombreux retours en arrière, La Cravate possède cette grâce qu’on trouve souvent chez les auteurs japonais (l’auteur a une mère japonaise, un père autrichien et vit à Vienne).
Un peu à la manière du haïku, l’intrigue faite de peu d’éléments se déploie et étonne son lecteur. Une certaine délicatesse s’échappe alors de la plume de Milena Michiko Flasar et permet d’aborder des thèmes lourds de conséquence pour la vie d’un homme. Le suicide, la perte du travail, le dénigrement d’autrui ponctueront ce récit sans l’alourdir : ces thèmes peindront surtout la société actuelle sans entrer dans une quelconque polémique ou recherche d’engagement social.