Eric E.
Fascinant mais frustrant

"La horde du contrevent" est un livre ambitieux, qui se dévore en quelques jours et exerce longtemps son pouvoir de fascination. La force du récit, qui happe littéralement le lecteur, réside dans la densité de présence d’un monde régi par d’autres lois que le nôtre et le sentiment que la horde, menée d’une poigne de fer par son chef, progresse autant vers la source des vents que vers un destin inéluctable. La tension est accentuée par la narration subjective, qui permet de ressentir les souffrances et les hésitations, ou la résolution, de chacun des membres de la horde.

Magali C.

Ils sont 23 à remonter contre le vent. Destinés depuis l'enfance à suivre la trace pour remonter aux origines du vent en Extrême-Amont, ils ont quitté l'Extrême-Aval pour une quête fabuleuse. « Nous sommes partis d'Aberlaas, Extrême-Aval, il y a vingt-sept ans maintenant. Nous avions onze ans. Et nous ne nous sommes jamais retournés. » (p. 678) À la seule force de leurs jambes et de leurs corps, ils contrent les neuf formes du vent, des plus physiques au plus métaphysiques. « Le socle collectif opérait : la rafale nous passait dessus sans trouver fente par où nous dissocier ; on faisait bloc. On était bloc. Inexpugnable. Indélogé. » (p. 683) Le vent est hostile dans leur monde, maître et présidant toute vie. La plupart des vivants se terrent dans des abris et tentent d'échapper à la puissance folle qui racle un monde de sable, de pierre, de glace et de neige. Mais la 34° Horde ne redoute pas le vent et s'élance sans cesse contre lui, vers lui. « Quitte à mourir le ventre troué par un morceau de bois, ils préféreront toujours que ce soit en plein vent dans la plaine, qu'ici-bas ensevelis dans un puits, les vertèbres rompues sous le poids d'une poutre. » (p. 698)

Magali C.

Ils sont 23 à remonter contre le vent. Destinés depuis l'enfance à suivre la trace pour remonter aux origines du vent en Extrême-Amont, ils ont quitté l'Extrême-Aval pour une quête fabuleuse. « Nous sommes partis d'Aberlaas, Extrême-Aval, il y a vingt-sept ans maintenant. Nous avions onze ans. Et nous ne nous sommes jamais retournés. » (p. 678) À la seule force de leurs jambes et de leurs corps, ils contrent les neuf formes du vent, des plus physiques au plus métaphysiques. « Le socle collectif opérait : la rafale nous passait dessus sans trouver fente par où nous dissocier ; on faisait bloc. On était bloc. Inexpugnable. Indélogé. » (p. 683) Le vent est hostile dans leur monde, maître et présidant toute vie. La plupart des vivants se terrent dans des abris et tentent d'échapper à la puissance folle qui racle un monde de sable, de pierre, de glace et de neige. Mais la 34° Horde ne redoute pas le vent et s'élance sans cesse contre lui, vers lui. « Quitte à mourir le ventre troué par un morceau de bois, ils préféreront toujours que ce soit en plein vent dans la plaine, qu'ici-bas ensevelis dans un puits, les vertèbres rompues sous le poids d'une poutre. » (p. 698)