Caroline Libraire
Coup de coeur Rentrée littéraire 2014

Personne n'a oublié la prise d'otage de Boslan dans une école, qui se
déroula du 1er au 3 septembre 2004 et se termina dans un bain de sang.
Sophie Van der Linden prend le risque de nous faire revivre cette page
sordide de notre histoire proche à travers les yeux d'une jeune enfant
et y excelle. Un roman poétique et grave, parsemé de belles références
à la littérature russe pour enfants (Châtaigne, Baba Yaga), et de
personnages magnifiques. De toute beauté.

Herisson08
Doux et Tranchant...

L'incertitude de l'aube c'est le récit, effroyable, d'une prise d'otage dans une école. Par les yeux d'une petite fille, nous découvrons la peur, le calvaire, l'incompréhension. On est suspendu à ses pensées, à chaque page, que l'on découvre ce qu'elle voit, ce qu'elle ressent, ou bien que l'on plonge dans ses souvenirs.

Anushka se rend à la fête de l'école avec son grand père et sa meilleure amie, mais une fois arrivée à l'école, les choses se bousculent, et sans qu'elle comprenne bien comment, elle est séparée de son grand-père et se retrouve dans le gymnase avec des dizaines d'autres écoliers et leurs parents. Nous n'en aurons la certitude qu'à la fin du livre, mais il s'agit d'un récit fictif de la prise d'otages de 2004 à Beslan, en Russie.

o n l a l u
Rêver, la seule issue

Le 3 septembre 2004, la prise d’otages de l’école de Beslan en Ossétie du Nord (fédération de Russie) fait 344 victimes, dont 186 enfants. Pendant trois jours, hommes, femmes et enfants sont parqués dans un gymnase, retenus de force par des terroristes séparatistes tchétchènes, sans eau ni nourriture. C’est précisément sur cet événement que Sophie Van der Linden, spécialiste de la littérature pour la jeunesse, a choisi de se pencher. C’est à travers les yeux de la petite Anushka, à travers ses souvenirs, ses rêves, ses chants et ses poèmes, qu’elle parvient à exprimer l’inexprimable.

Paradoxalement, ce 1er septembre est source de joie pour la fillette : c’est la fête de la rentrée. Elle a hâte de retrouver les bancs de bois et surtout sa meilleure amie, Miléna. Sur le chemin qui les mène à l’école, les fillettes courent, sautillent, s’envolent, presque. Loin derrière elles, le grand-père marche péniblement. Mais à peine entrée dans la cour, Anushka est séparée de lui, et conduite dans un gymnase avec les autres. Cette entrée en matière signe le début du cauchemar. Pendant trois jours,

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