C'est un retour sur celles et ceux qui, dans les années 70 et 80, en Italie, en Allemagne, dans une moindre mesure en France (68), ont fait vaciller le pouvoir. C'est sur cette illusion que revient Mathieu Riboulet, sur ceux abattus comme des chiens dans la rue, à Ostie, ou dans le coffre d'une 4L. L'auteur scrute un contexte général à travers un judas planté dans le fondement de l'Europe. Il regarde les morts sauvages, recontextualise les dates, se souvient quelles bandes de jeunes hommes ont formé le vœu de renverser les pères et se faire une place dans la pensée publique. Il dit les corps, tend les désirs du jouir et du faire jouir. Dans 4 ans, le Sida se moquera de tuer les forts ou les faibles. Entre les deux ? Rien, ou eux. Livre masculin à lire par toutes les femmes, livre âpre et d'une certaine gravité, ce texte est un voyage percutant dans ce que l'homme interroge de l'Histoire et sur l'amitié qui a uni les actions et les idées.