J'ai couru vers le Nil
Actes Sud
Litterature Ara
Souvenez-vous, printemps 2011, un vent de protestation soufflait sur quelques pays du monde arabe dont l’Égypte. Le peuple se mobilisait contre le régime de Moubarak, la corruption, l’absence de liberté.
Dans ce nouveau roman, El Aswany exploite une forme qui lui est chère, le roman polyphonique : il convoque une mosaïque de personnages d’appartenances sociales diverses et variées, et dissèque les différentes strates de la société égyptienne. On y rencontre un chauffeur de taxi dont le fils, étudiant en médecine, organise les secours sur la place Tahrir ; le général Alouani et sa fille ; une présentatrice télé arriviste, un acteur léthargique qui rejoint les jeunes de la place Tahrir et transforme son appartement bourgeois en QG de la révolution et bien d’autres personnages encore.
"J’ai couru vers le Nil" se concentre sur quelques mois : les signes annonciateurs de la révolution, les manifestations place Tahrir ( auxquelles l’auteur a pris part), la répression militaire suivie du retour à la dictature.
Il est essentiel de lire ce roman documentaire, témoignage d’un épisode récent de l’histoire de l’Égypte. Certaines scènes glacent le lecteur, qui prend réellement conscience de l’obscurantisme dans lequel est plongé ce pays pour parvenir au constat amer d’une révolution avortée, d’un rendez-vous manqué avec la démocratie tant espérée.
El Aswany dresse un portrait sans concession de ses compatriotes mais ne porte aucun jugement sur ses personnages. Il constate, tente de comprendre les uns et les autres et s’interroge : « Les Égyptiens n’ont-ils d’autres choix que la corruption ou la lâcheté ? »
Ayant subi des pressions de la part du gouvernement, aucun éditeur égyptien ne s’est risqué à publier ce roman.
"J’ai couru vers le Nil" s’inscrit dans la lignée des grands romans sociaux du XXème siècle. La légitimité d’El Aswany comme témoin actif de son époque est indiscutable.
Présentation
Le Caire, 2011. Alors que la mobilisation populaire est à son comble sur la place Tahrir, Asma et Mazen, qui se sont connus dans une réunion politique, vivent leurs premiers instants en amoureux au sein d’une foule immense. Il y a là Khaled et Dania, étudiants en médecine, occupés à soigner les blessés de la manifestation. Lui est le fi ls d’un simple chauffeur, elle est la fille du général Alouani, chef de la Sécurité d’État, qui a des yeux partout, notamment sur eux. Il y a là Achraf, grand bourgeois copte, acteur cantonné aux seconds rôles, dont l’amertume n’est dissipée que par ses moments de passion avec Akram, sa domestique. Achraf dont les fenêtres donnent sur la place Tahrir et qui, à la suite d’une rencontre inattendue avec Asma, a été gagné par la ferveur révolutionnaire. Un peu plus loin, il y a Issam, ancien communiste désabusé, victime de l’ambition de sa femme, Nourhane, présentatrice télé, prête à tout pour gravir les échelons et s’ériger en icône musulmane, qu’il s’agisse de mode ou de mœurs sexuelles.
Chacun incarne une facette de cette révolution qui marque un point de rupture, dans leur destinée et dans celle de leur pays. Espoir, désir, hypocrisie, répression, El Aswany assemble ici les pièces de l’histoire égyptienne récente, frappée au coin de la dictature, et convoque le souffle d’une révolution qui est aussi la sienne. À ce jour, ce roman est interdit de publication en Égypte.
Caractéristiques
EAN13 | 9782330109042 |
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ISBN | 978-2-330-10904-2 |
Éditeur | Actes Sud |
Date de publication | 5 septembre 2018 |
Collection | LITTERATURE ARA |
Nombre de pages | 432 |
Dimensions | 24,2 x 14,6 x 3,2 cm |
Poids | 562 g |
Langue | français |
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🔸 J'ai couru vers le Nil.
Bonne lecture !