Alex-Mot-à-Mots
Etats-Unis, travail

Même si il se laisse porter par les événements, Roscoe est un personnage attachant. Il m’a énervé, parfois, à ne pas souvent prendre les devants. Mais j‘ai fini par l’aimer, et avoir du mal à le quitter.

Sa femme, en revanche, qui au départ était une femme plutôt sympathique, m’est très vite devenue antipathique.

De la famille, seul Gérald n’a pas failli.

J’ai aimé suivre la vie de Roscoe en prison ; ses mésaventures et son attachement à Maggie, la chienne qui lui est donné à sa sortie ; ses diverses cicatrices qui parcourent son corps.

Mais ma lecture a été malheureusement trop hachée pour que j’ai été complètement emportée par le souffle épique de ce roman.

Je me joins au concert de louanges pour dire qu’il s’agit d‘un premier roman réussi.

L’image que je retiendrai :

Celle de l’électricité, véritable fil conducteur du roman.

alexmotamots.fr

Céline V.

Très beau portrait d'un homme profondément passionné par son métier au point de le mettre au centre de son existence, et d'une famille gangrénée par les non-dits et le ressentiment. C'est également le portrait d'une époque où la ségrégation était encore très ancrée et puissante. Où le système pénitentiaire a trouvé une solution efficace pour remplacer l'esclavage : les prisonniers noirs font de la main d’œuvre très bon marché pour aller creuser dans les mines.
Dans ce premier roman intense et émouvant Virginia Reeves nous démontre clairement sa compréhension de l'être humain.

Dewi

Clara

Roscoe T. Martin s’est vu contraindre d’abandonner son métier d’électricien car son épouse Marie a hérité de la ferme de son père en Alabama. Il n’a aucune affinité avec le métier de fermier, son couple bat de l’aile et l'exploitation est au bord de la faillite. En 1920, ni la maison ni la ferme ne reçoivent l’électricité mais Roscoe a une idée : la détourner. Avec l’aide de Wilson l’employé de la ferme, il réussit. La ferme évite la faillite et son couple va mieux. Il a menti à sa femme qui apprend la vérité lors de son arrestation. Car un employé de la compagnie d’électricité meurt électrocuté en vérifiant le transformateur fabriqué par Roscoe.

Roscoe est condamné à vingt ans de prison, Wilson parce qu’il est Noir a été vendu à une exploitation minière. En prison, Roscoe espère une lettre de Marie ou une visite mais jamais elle ne viendra. Elle a même interdit à leur fils d'entrer en contact avec son père. Des affections à différents postes (la bibliothèque, la laiterie, le chenil) à la dureté de la vie carcérale, Roscoe à sa libération anticipée est un homme éprouvé. S’il pense retrouver la ferme, sa femme et son fils, il se trompe car des rôles ont été inversés par Marie partie depuis plusieurs années.

Que ce soit l’univers de la prison, la cruauté, le racisme, la culpabilité, les sentiments haineux de Marie, les pensées et les profonds sentiments de Roscoe mais aussi l'espoir et son contraire, tout est parfaitement décrit. Le portait de Roscoe est plus que touchant car c’est un homme bon qui a commis une erreur pour aider les siens.
Avec une écriture qui fait appel à tous les sens et où la poésie a sa place, Virginia Reeves signe un premier roman intense et réussi (seul un tout petit petit bémol : certains passages sont hésitants). A noter également la très bonne traduction !

"J'avais passé au moins six ans à imaginer Wilson mort ou travaillant dans ces tunnels, assiégé par la conscience de l'avoir envoyé là-bas, de l'avoir condamné à ces jours sombres. La culpabilité m'avait un peu épargnée à cause du silence de Marie. J'avais privé c'est homme de sa famille. Quel droit avais-je de jouir de la mienne ?"