- EAN13
- 9782918135562
- ISBN
- 978-2-918135-56-2
- Éditeur
- Éditions Dialogues
- Date de publication
- 04/2012
- Collection
- Terre entière
- Nombre de pages
- 147
- Dimensions
- 21 x 13,6 x 1,4 cm
- Poids
- 196 g
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
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Un roman subtil, à la construction singulière, qui offre à la connaissance du lecteur un bout de vie d’un auteur phare de la littérature et la relation qui peut se nouer entre un écrivain d’aujourd’hui, Jean-Pierre Le Dantec, et un écrivain d’hier, Joseph Conrad.
Victime de la malaria, Joseph Conrad est contraint en 1896 d’abandonner la marine pour la littérature devenue désormais « son seul moyen d’existence ». Il épouse une jeune secrétaire londonienne prénommée Jessie et se retire avec elle pour écrire, à Île-Grande.
C’est ce séjour de six mois, décisif dans la carrière littéraire de l’auteur de "Lord Jim", "Typhon" ou "Au Cœur des ténèbres", qui constitue la trame de ce roman. Dans l’un des lieux les plus sauvages de la côte nord de Bretagne, en proie aux doutes et aux colères, mais aussi parfois aux bonheurs, Conrad s’efforce de venir à bout d’un roman qu’il n’achèvera que vingt années plus tard : "La Rescousse".
Si, pour donner forme à son récit, Jean-Pierre Le Dantec – qui a habité lui-même un temps à Île-Grande - a pris appui sur toute la documentation disponible, ce livre n’est pas pour autant un exercice biographique. Brisant le cadre réaliste au nom de la liberté du roman qui permet d’atteindre, selon lui, des vérités plus profondes, Le Dantec « invente des personnages qui ont existé » et tisse entre Conrad et lui des fils, des doutes et des interrogations partagées sur la littérature et la violence du monde moderne.
Entretien avec Jean-Pierre Le Dantec
Jean-Pierre Le Dantec répond à nos questions sur "Ile Grande", paru aux Editions Dialogues
J’écris dans Île Grande que, si j’avais eu à choisir un double littéraire, ce n’est pas Conrad que j’aurais élu, mais qu’il s’est imposé à moi en raison de son séjour de six mois dans « mon » île. Même si j’ai la plus grande admiration pour Au Cœur des ténèbres, Lord Jim ou Nostromo, je maintiens cette assertion. Tout en précisant qu’il y a chez Conrad une présence de l’ « obscur », dans ses personnages comme dans sa vision du monde moderne, qui me parle et me fascine profondément.
Oscar Wilde, dont on connaît le goût des paradoxes, a énoncé que, contrairement à l’idée reçue, c’est la nature qui, depuis l’avènement de la modernité (baudelairienne), imite l’art et non l’inverse. Je partage ce point de vue ou plutôt le flou qu’il introduit entre « réel » et roman. Le roman en effet, lorsqu’il s’élève jusqu’à l’art comme Madame Bovary, donne accès à des vérités inaccessibles aux sciences humaines supposées rendre compte, pourtant, du réel des rapports entre êtres humains.
Lorsque je me suis établi moi-même pendant une année à Île-Grande (1974-1975), je me trouvais dans une situation comparable, à certains égards, à celle de Conrad en 1896 : ayant brûlé mes vaisseaux (la politique révolutionnaire à laquelle je m’étais consacré corps et âme depuis mes années d’étudiant), j’avais à me construire une nouvelle vie. Que je ne pouvais imaginer que vouée à mon autre passion : l’art et la littérature. D’où le miroir que me tendait Conrad, interdit de navigation pour cause de malaria et contraint, du même coup, de devenir écrivain.
Comme l’Irlande, la Bretagne est une terre de littérature. Ceci depuis des siècles comme je me suis employé à le rappeler dans mon « Point-Planète » Bretagne paru au Seuil il y a une quinzaine d’années. L’une des matrices majeures de la littérature occidentale n’est-elle pas qualifiée de « Matière de Bretagne ».
Je ne saurai répondre à cette question autrement que par mon roman lui-même. J’ajoute que Conrad est loin d’y apparaître, le plus souvent, sous un jour sympathique. Il est égocentrique, machiste et vraisemblablement antisémite – en quoi il est, malheureusement, un homme de son temps. Quant à Jessie, sa soumission à l’homme qu’elle admire et craint peut paraître, aujourd’hui, surprenante, voire réactionnaire. Mais l’esprit de révolte féministe était rare, à l’époque.
Jean-Pierre Le Dantec nous parle du livre "Île Grande" (editions dialogues) dans l'émission Dialogues littéraires, réalisation : Ronan Loup.
Rencontre : Ile Grande (éd. Dialogues)
Avec Jean-Pierre Le Dantec
Victime de la malaria, Joseph Conrad est contraint en 1896 d’abandonner la marine pour la littérature devenue désormais « son seul moyen d’existence ». Il épouse une jeune secrétaire londonienne prénommée Jessie et se retire avec elle pour écrire, à Île Grande.
C’est ce séjour de six mois, décisif dans la carrière littéraire de l’auteur de "Lord Jim", "Typhon" ou "Au Cœur des ténèbres", qui constitue la trame de ce roman. Dans l’un des lieux les plus sauvages de la côte nord de Bretagne, en proie aux doutes et aux colères, mais aussi parfois aux bonheurs, Conrad s’efforce de venir à bout d’un roman qu’il n’achèvera que vingt années plus tard : "La Rescousse".
Si, pour donner forme à son récit, Jean-Pierre Le Dantec – qui a habité lui-même un temps à Île-Grande - a pris appui sur toute la documentation disponible, ce livre n’est pas pour autant un exercice biographique. Brisant le cadre réaliste au nom de la liberté du roman qui permet d’atteindre, selon lui, des vérités plus profondes, Le Dantec « invente des personnages qui ont existé » et tisse entre Conrad et lui des fils, des doutes et des interrogations partagées sur la littérature et la violence du monde moderne.
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