Fille en colère sur un banc de pierre
Flammarion
Littérature française
Présentation
"Elle aurait pu renoncer. Elle aurait dû renoncer. Elle se le répéta bien un million de fois toutes les années qui suivirent. Elle eut d'ailleurs une hésitation, peut-être valait-il mieux rester, se rallonger dans la chambrée, à écouter ses deux autres soeurs qui gesticulaient dans leur sommeil, pétaient et miaulaient sous leurs draps à cause de leurs rêves lascifs tout juste pubères. Peut-être valait-il mieux abdiquer, enrager, et se délecter de sa rage, puisqu'il y a un plaisir dans l'abdication, cela va sans dire, le plaisir tragique de la passivité et du dépit, le plaisir du drapage dans la dignité, on ne nous laisse jamais rien faire, on a juste le droit de se taire, on nous enferme, alors que les autres là-bas au loin s'amusent et se goinfrent, qu'est-ce que j'ai fait dans mes vies antérieures pour mériter ça, oh comme je suis malheureuse. Peut-être aussi que le jeu n'en valait pas la chandelle. Mais le jeu, n'est-ce pas, en vaut rarement la chandelle. Le jeu n'est désirable que parce qu'il est le jeu." Véronique Ovaldé, à travers l'histoire d'une famille frappée par une mystérieuse tragédie, ausculte au plus près les relations que nous entretenons les uns avec les autres et les incessants accommodements qu'il nous faut déployer pour vivre nos vies.
Caractéristiques
EAN13 | 9782080285935 |
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ISBN | 978-2-08-028593-5 |
Éditeur | Flammarion |
Date de publication | 4 janvier 2023 |
Collection | Littérature française (1) |
Nombre de pages | 320 |
Dimensions | 21 x 13,8 x 2,4 cm |
Poids | 326 g |
Langue | français |
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Ce qu'ils en pensent
Voir toutL’univers de Véronique Ovaldé a la particularité d’être singulier. Quand on entre dans l’une de ses histoires, on côtoie une forme d’étrangeté qui vous habite un temps une fois le livre terminé. Son style littéraire est foisonnant et ses histoires sont riches en émotion.
Dans ce nouveau roman, l‘autrice situe son intrigue sur une île italienne fictive qui se nomme Iazza. Un nom aux tonalités chantantes, comme celui de notre héroïne (Aïda) et de ses trois sœurs (Violetta, Gilda et Mimi). Chacune porte un nom d’opéra car Salvatore, le père, aime en écouter. Et tout comme cet art musical, leur histoire familiale est remplie de drames, de mensonges et de fantaisie !
Enfant, Mimi disparaît pour toujours. Aïda en est jugée responsable. Elle quitte l’île et y revient des années plus trad, à la mort du père. Le passé ressurgit ; les règlements de comptes sont actionnés et les secrets se libèrent.
La narration est fourmillante, le style est inventif, ardent, parfois caustique grâce aux digressions de l’autrice. Il y a de la mélancolie mais aucune morosité. C’est une histoire vraisemblable, joliment imagée.
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En savoir plus
Au-delà du visible, avec Véronique Ovaldé
Pétillante. C'est le mot qui vient à l'esprit lorsqu'on rencontre Véronique Ovaldé. Dans ses romans comme dans la conversation, cette amoureuse des livres nous embarque dans son univers et nous donne envie de lire avec passion et ardeur.
À l'occasion de la parution de son roman Fille en colère sur un banc de pierre, coup de cœur de nos libraires Laure et Rozenn, elle est venue nous rendre visite à Dialogues pour une rencontre avec les lecteurs brestois et l'enregistrement de ce podcast.
Au fil de la conversation, elle nous parle de la vocation d'écrivain, des pouvoirs de la lecture, du territoire de l'enfance, des mécaniques si universelles de la famille, du plaisir de raconter et elle nous confie un conseil de lecture.