Monsieur mon amour

Paris, 1792. Marie-Thérèse, princesse de Lamballe, amie loyale et fidèle de la Reine, n’a su se résoudre à l’abandonner et en paye le prix. Elle est incarcérée à la prison de la Force pour ses liens avec la famille royale. Au cours de sa détention, dans l’attente de son jugement, elle décide de prendre la plume et d’écrire à Philippe d’Orléans, le seul homme qu’elle ait jamais aimé et le seul qui lui semble capable de la faire libérer.

C’est donc un roman épistolaire que nous propose Alexandra de Broca, puisqu’on lit les lettres que Marie-Thérèse essaye de faire passer à Philippe d’Orléans, alias « Monsieur mon Amour ». Au fil de cette correspondance, la princesse se livre, raconte son histoire, confesse des sentiments depuis trop longtemps refoulés. On apprend ainsi à la connaître, à voir la famille royale sous un autre jour puisqu’elle les défend ardemment, tentant de rétablir la vérité. Tout du moins, « sa » vérité.

Au début du roman, Marie-Thérèse est une femme résignée. Elle attend la mort, qu’elle sait imminente et inévitable. Puis, plus on avance dans le récit, plus elle se livre, plus elle reprend espoir. Elle retrouve une certaine combattivité, elle ne veut plus mourir, mais vivre. Et comme elle, on se met à espérer et à croire en un miracle, une intervention en sa faveur.

Au fur et à mesure de notre lecture, sous la belle plume d’Alexandra de Broca, on découvre une femme effacée, loyale, dévouée à la famille royale et qui cachait de grandes blessures. Elle revient sur sa vie, sur les erreurs qu’elle a faites – elle se reproche par exemple de ne pas avoir mieux épaulé sa Reine – sur les rumeurs atroces qui ont couru sur son compte. Mais elle parle aussi de l’avenir. On découvre alors une femme qui n’est pas totalement fermée aux idées de la Révolution. Car si pour elle le Roi est indispensable, elle souhaite également que s’installe l’égalité dans la société. Ce livre m’a donc permis de découvrir une femme très attachée à la royauté, mais tout de même assez lucide pour voir certains défauts de la société… et elle n’hésite pas à se remettre elle-même en question.

En conclusion, une lecture que j’ai beaucoup appréciée. Il ne faut pas oublier que ce roman ne relate pas l’exacte vérité, mais bien une interprétation de l’Histoire faite par l’auteur. Cette dernière s’est emparée d’une histoire vraie, de personnages réels et nous conte ce qui aurait pu se passer… D’une manière plus que réussie !