Claude François, derniers secrets

Présentation

La première édition de ce livre a été publiée en 2008 chez Bernard Pascuito Éditeur, sous le titre Claude François, une autre vie.

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Montréal, Québec, H3N 1W3.

eISBN 978-2-3528-7421-8

Copyright © Bernard Pascuito Éditeur, 2008.
Copyright © Archipoche, 2009, pour la présente édition.

À mon fils Clément

Introduction

« Aux postes de responsabilité de mes entreprises, j'ai toujours tendance à mettre des femmes à la place des hommes, et, en général, je ne m'en repens pas du tout. Ma petite formule est assez simple : la suprématie de l'homme a existé tant que l'on devait compter sur le muscle ; et, au détriment du muscle, la femme fut obligée de se rabattre sur le bon sens, l'instinct. Maintenant que le muscle n'existe plus, j'estime que la suprématie de la femme revient petit à petit.

Je prends toujours l'exemple de la différence entre mon fils Coco et ma nièce, sa cousine. Elle s'appelle Stéphanie et a pratiquement le même âge. Quand Coco courait dans le jardin, la petite Stéphanie ne bougeait pas ; elle était bien portante, alors que Coco était tout maigre. Il courait dans tous les sens, grimpait aux arbres, se cassait la figure, pleurait. Stéphanie, elle, était là, avec son petit côté : Hein, hein ! Cours toujours ! Moi, pendant ce temps, je réfléchis. Si bien que, vers l'âge de cinq ans, Coco disait quelques petites phrases et Stéphanie discutait le coup comme cela n'était pas permis.

J'ai toujours remarqué cette différence. De plus, il est connu qu'un être humain est formé psychologiquement, intellectuellement et dans d'autres domaines, dès le départ, c'est-à-dire entre l'âge de zéro à quatre ans. Donc, à mon avis, ce sont ces quatre premières années qui forment la femme et lui donnent cette espèce de force absolue... »

Claude François, 1974

Et si c'était vrai...

11 mars 2009. Claude François a soixante-dix ans. Déjà ! Pourtant, ces trente dernières années, il n'a pas vu le temps passer. Il faut dire que l'idole a été très occupée à faire et à défaire sa vie. Comme à son habitude, il a tout tenté, tout osé...

Il y a eu d'abord ce formidable voyage en Égypte, en mai 1978. Enfin, Claude a réalisé son rêve le plus cher : retourner au pays de son enfance, celui dont on ne revient jamais. Celui dont on ne se remet jamais. Entouré des siens, de sa mère, de sa sœur, de ses deux fils, Cloclo a enfin bouclé la boucle. Un premier grand retour aux sources suivi de beaucoup d'autres, puisque depuis il a réalisé un autre rêve : s'acheter un bout de plage, un bout de désert exactement là où il est né.

Après ce grand périple du cœur, Claude a osé un spectacle d'un nouveau genre qu'il a rodé en Angleterre, en Égypte et au Moyen-Orient. Grande première dans son parcours phénoménal : le chanteur n'a pas eu peur d'affronter le Palais des Congrès de Paris. Lui qui appréhendait toujours les salles parisiennes et le manque d'indulgence de leur public n'a pas craint, cette fois, de relever le défi de faire l'unanimité auprès de ses détracteurs. Une fois encore, pari tenu, pari gagné !

Et puis l'été 1978 a été marqué par de grandes vacances californiennes, sous le ciel de Los Angeles. Une manière comme une autre d'amorcer sa carrière internationale, de partir à la conquête de l'Amérique et, surtout, de fêter sa liberté retrouvée. Le 15 mars 1978, Claude François a en effet revendu les disques Flèche aux disques Trema, ne conservant que son magazine fétiche, Podium. Sa façon à lui de faire fi du passé et de prendre un nouveau départ. Une façon radicale de faire le vide autour de lui, de conserver sa seule garde rapprochée, se détachant définitivement de l'inutile et de l'encombrant.

À l'aube de cette année 1979, le voilà donc libéré de ses chaînes et de ses entraves. Plus que jamais homme de scène et de spectacle, le chanteur populaire fourmille de projets. Après le succès d'Eau Noire, il pense déjà à une longue liste de produits dérivés pour le bain : sels, savons, poudres, crèmes, laques, huiles, bains moussants... et surtout à un nouveau parfum, Eau Blonde cette fois, qui connaîtra le même succès fulgurant auprès de la gent féminine.

Quant à sa nouvelle chanson, « Le temps passe », écrite entre février et mars 1978, elle s'est retrouvée de nombreuses semaines en tête des hit-parades. Suivront d'autres tubes écrits par un certain Leny Escudero.

Une fois encore, l'artiste peut s'adapter au changement. Sa révolution, il sait la faire tout seul. Pour lui, les mots ne sont jamais des maux mais un moyen bien utile de mieux communiquer avec son public chéri. Et, parce qu'il lui en faut toujours plus, bientôt Cloclo va profiter de l'explosion de la FM, en 1982, pour créer sa propre radio.

Bref, tout sourit au petit prince de la chanson française.

Les années passent et le voilà plus que jamais doué pour le bonheur. Claude et Marc, ses fils dont il surveille l'éducation avec une attention particulière, ont brillamment poursuivi leurs études secondaires dans un collège strict, en Suisse. Et, pour ses quarante ans, Claude François s'est offert le plus beau des cadeaux: une petite fille... Enfin! Une petite blonde aux yeux bleus, ressemblant trait pour trait à sa maman, la jolie Kathalyn.

Incorrigible Cloclo, qui une fois encore n'a pas su retenir la femme qu'il aimait. Heureusement pour leur petite princesse, Kathalyn n'est jamais devenue sa meilleure ennemie.

Pour ses cinquante ans, Claude François s'achète une île, perdue quelque part dans les Bahamas. Après l'Égypte, il rêvait depuis longtemps de cet autre petit coin au goût de paradis. Au point d'avoir accroché, dans la chambre à coucher de son domicile parisien, au-dessus de son lit, la magnifique photo d'une île déserte. Un paradis blanc qui est désormais le sien. Il faut dire qu'en ce début des années 90 le label Claude François est devenu un empire monstrueux. Un empire plus familial que jamais puisque, désormais, le voilà entouré de la nouvelle génération François : ses deux fils mais aussi Stéphanie et Laurent, ses nièce et neveu. Bien sûr, sa sœur et sa mère, Chouffa, sont toujours très présentes, et de bon conseil quand il s'agit de prendre les décisions les plus délicates.

Claude, qui s'est volontiers laissé contaminer par le virus de la télé, est devenu le producteur de nombreuses émissions de divertissement et, bientôt, il va mettre à profit l'explosion du numérique pour posséder sa propre chaîne. Bien sûr, son fan-club se charge depuis plusieurs années de son site officiel sur Internet, et Claude a déjà écrit ses mémoires, dans lesquels il ne cache rien de ses victoires comme de ses défaites.

Il est également très fier de l'école des Clodinettes dirigée par Prisca et, actuellement, il se penche sérieusement sur un nouveau projet : une émission de télé-réalité mettant en scène des artistes en herbe qui apprendront tout à la Claude François Academy.

Depuis une dizaine d'années, Claude est devenu le plus grand crooner de France. Un crooner qui travaille exclusivement avec les auteurs de la nouvelle génération qui ont pour nom Jean-Jacques Goldman, Pascal Obispo ou Calogero. Une fois encore, il ne veut que le meilleur puisque le meilleur, c'est lui ! Quand il ne travaille pas, c'est-à-dire rarement, il partage son temps entre les États-Unis, l'Égypte, son île aux Bahamas et son moulin de Dannemois. Le temps passe, mais Claude François ne change pas. À soixante-dix ans, il a gardé sa silhouette de jeune homme et fait faire ses costumes sur mesure chez Paul Smith, taille 38 ! Récemment, il s'est mis au Power Plate et il est plus exigeant que jamais avec son hygiène alimentaire, allant même jusqu'à peser ses aliments pour ne pas dépasser les rations caloriques journalières recommandées.

C'est aussi un très jeune grand-père et, bien évidemment, ses cinq petits-enfants et son petit-neveu n'ont pas le droit de l'appeler Papi ou Grand-Oncle ! Dans ses bureaux, parfois, son regard se pose sur ses nombreuses Victoires...