Jean-Baptiste Louvet de Couvray
Biographie
Imprimeur-libraire. Homme de lettres, journaliste et homme politique. Fils d'un marchand papetier parisien issu d'une famille noble du Poitou. D'abord secrétaire (1777) du baron Philippe-Frédéric de Dietrich, minéralogiste et académicien, puis commis chez l'imprimeur-libraire Louis-François Prault, il se fait connaître en 1787 en publiant le roman à succès "Les Aventures du chevalier de Faublas", auquel il donnera deux suites (parues en 1788 et 1790). Membre actif du club des Jacobins dès oct. 1789, proche de Jean-Marie Roland de La Platière et des Girondins (à partir de 1791), il publie en 1791 un nouveau roman, "Émilie de Varmont ou le Divorce nécessaire", plaidoyer en faveur du droit au divorce ainsi qu'au mariage des prêtres. Fin mai 1792, lance le journal-affiche "La Sentinelle", organe des Girondins financé par le ministère de l'Intérieur, dont il est le rédacteur. Prend une part active à la journée du 10 août 1792 et est élu en sept. suivant député du Loiret à la Convention, où il est l'un des orateurs du parti girondin et farouche adversaire de Robespierre et des Montagnards. Jusqu'au 9 mars 1793, collabore au "Journal des débats" publié par l'imprimeur François-Jean Baudouin. Décrété d'arrestation le 2 juin, il se réfugie à Caen puis à Vire et prend part au mouvement fédéraliste. Mis hors la loi le 28 juillet 1793, il se retire avec d'autres Girondins proscrits en Bretagne puis à Bordeaux, et doit se terrer dans une grotte, à Saint-Émilion, avant de remonter se cacher à Paris auprès de sa femme (nov.-déc. 1793). En fév. 1794, quitte la capitale pour se réfugier sous un pseudonyme en Suisse, à Échallens (canton de Vaud), où son épouse le rejoint début juillet. Tous deux ne rentrent à Paris qu'à la fin de l'année 1794.
Réintégré à la Convention le 8 mars 1795, J.-B. Louvet a ouvert fin 1794 ou début 1795 une librairie au Palais-Égalité, qu'il tient avec sa femme. Relance en juin 1795 le journal "La Sentinelle", qu'il imprime lui-même au début et jusque vers sept. 1795, puis à nouveau à partir de l'automne 1796, sous la raison : "Imprimerie de la Sentinelle". Travaille par ses publications à la réhabilitation des Girondins (écrit notamment ses "Quelques notices pour l'histoire et le récit de mes périls...", 1795) et à la défense de la Révolution contre la réaction thermidorienne. Élu au Conseil des Cinq-Cents en oct. 1795, il tombe sous le coup du renouvellement de l'assemblée le 20 mai 1797. Entre-temps, dès l'été 1795, sa librairie du Palais-Égalité a subi les incursions de la jeunesse dorée ("muscadins") et des "réacteurs" ; il doit la transférer peu après oct. 1796 rue de Grenelle, à l'ancien hôtel de Sens. Membre de l'Institut. Nommé consul à Palerme par le Directoire, il ne pourra rejoindre son poste ; malade depuis 6 mois, il meurt le 25 août 1797. Sa veuve, après avoir tenté de se suicider, continuera à gérer quelques mois la librairie avant de se retirer à Chancy (Loiret).