Ça sent la terre cévenole, l’écorce d’arbre et la châtaigne. Ça ressuscite le grand-père Poilu et encense l’oncle paysan et le père garde-chasse. Et malgré la chute ou l’escalade ( ?) dans la folie, l’enfermement et la camisole chimique, ça vibre, ça vit, ça bouleverse. C’est un peu comme du « Pagnol-trash ». Le tout serti d’une écriture sensible et ôh combien poétique, un bijou.
Vous n’entrerez plus jamais dans l’une des grandes enseignes du groupe LVMH (ou autre) sans éprouver l’envie irrépressible de saluer cet homme en noir, guindé dans son costume cravate, qui se tient là, juste à l’entrée… Dans son récit d’une originalité incontestable, Gauz mêle étude sociologique et fiction, et nous livre un portrait poignant de ces vigiles venant d’Afrique, héros ignorés et chevaliers méconnus de notre implacable société de consommation.
13 mars 1964, quartier du Queens, New-York, entre 4 et 6 heures du matin… Seulement deux heures, et c’est toute la société américaine représentée par une douzaine de protagonistes qui explore et expose ses plaies béantes : Le Vietnam, la ségrégation raciale, la corruption policière, l’homophobie, le puritanisme, la solitude et la violence. Deux heures d’un chassé-croisé étourdissant où des existences se font et se défont. Le lecteur devenu spectateur est happé par ce thriller social au traitement cinématographique et se retrouve « secoué » par une seule question : « et moi, qu’aurais-je fais à leur place ? »…
En s’embarquant sur un baleinier commandé par le capitaine maudit Brownlee, le jeune chirurgien Sumner compte bien échapper à un funeste destin et laisser derrière lui un passé entaché. Mais c’est sans compter la rudesse du grand nord et de la chasse à la baleine. Si, en plus s’embarque à son tour un fou criminel dénué d’humanité mais doué d’une sombre intelligence, le voyage risque d’être éprouvant ! Le navire craque, les hommes puent, les icebergs menacent, le sang et la sueur se mêlent. Un récit haletant qui vous mènera tout au bout du grand enfer blanc. Passionnant.
Le 23 novembre 1867 à Manchester, 3 membres de la Fraternité républicaine irlandaise sont pendus haut et court par la justice de sa Majesté, faisant d’eux, par la même occasion, trois martyrs au sein des Féniens (branche américaine de l’Irish republican Brotherhood). Jusque-là, tout est vrai ! C’est sur ce fait historique que Ian McGuire invente son commissaire James O’Connor, irlandais parmi des collègues anglais et Stephen Doyle, irlandais venu tout spécialement de New York pour faire grimper d’un cran ou deux la rébellion armée irlandaise. Vous voilà embraqué-e-s dans une traque sans merci, dans les bas-fonds d’un Manchester brumeux et humide. Ça sent le traitre, la Stout et le Whiskey et c’est tout bonnement passionnant.