ALEX-MOT-À-MOTS

Biographie

Alex L., lectrice compulsive, presque anonyme.
Ayant une préférence pour les bons polars, mais aimant aussi les autres genres (sauf la SF, pitié....)

Piano

  • Alex-Mot-à-Mots
    Piano

    Sous-titré "L’enfant prodige", ce roman foisonnant et passionnant nous raconte l’histoire de Claude, enfant unique qui grandit tant bien que mal dans un appartement en sous-sol de New York après la guerre de 39-45.
    Sa mère, Emma, est chauffeure de taxi et parcourt la ville plusieurs heures par jour, le laissant seul avec un piano. Elle revient épuisé, et Claude ne doit pas faire de bruit.
    Sa chance est de rencontré le vieil Weisfeld, qui tient la boutique d’instruments pas loin de chez lui. Le vieux juif découvre le talent du jeune garçon, et tout commence.
    Si j’ai aimé la découverte de la musique par Claude, j’ai été moins passionnée par la suite des propos théoriques que tiennent certains personnages sur le solfège. Qu’à cela ne tienne, ces considérations peuvent aisément être passées en avance rapide.
    J’ai aimé voir grandir Claude qui joue de chance dans son apprentissage de la musique (un peu trop sans doute, mais c’est de la littérature).
    J’ai aimé sa mère Emma, son caractère renfermé, ses sautes d’humeur et de passions. Elle m’a fait peur parfois, elle m’a attendri à la fin.
    J’ai aimé le vieux Weisfeld, toujours présent, répondant toujours aux questions de Claude, même les plus ardues. On apprendra, en toute fin de volume, d’où lui vient son savoir.
    Le personnage de Catherine m’a intrigué, on devine une fêlure chez cette jeune fille.
    Un roman passionnant plein de musiques, de la classique au jazz en passant par le be-bop.
    L’image que je retiendrai : "La première sur laquelle s’ouvre le roman, celle du petit garçon regardant les pieds des passants depuis l’unique lucarne de l’appartement."

    https://alexmotamots.fr/corps-et-ame-frank-conroy/

Lyon, policier

  • Alex-Mot-à-Mots
    Lyon, policier

    Le récit nous entraîne dans la ville de Lyon entre la colline qui prie et la colline qui travaille, en passant par le milieu des opiomanes et des faiseuses d’anges.
    Même si j’ai trouvé le style un peu pompeux et parfois maladroit, mélangeant codes du XIXe et parlé moderne, j’ai aimé découvrir les débuts de la médecine légale, les premières innovations scientifiques avec trois fois rien.

    Une plongée intéressante dans la ville brumeuse et sombre, ses traboules et ruelles escarpées.

    L’image que retiendrai : celle des fumeries d’opium, j’ai découvert qu’il y en avait dans cette ville.

    https://alexmotamots.fr/les-suppliciees-du-rhone-coline-gatel/

Société

  • Alex-Mot-à-Mots
    Société

    Premier roman de l’écrivain récemment Prix Goncourt, cet ouvrage appartient lui aussi à la ligné du roman social français.
    L’auteur situe son récit dans les Vosges, région qu’il habite et qu’il connaît donc bien.
    Une usine qui ferme dans les Vosges, tout le monde s’en fout. Une centaine de types qui se retrouvent sur le carreau, chômage, RSA, le petit dernier qui n’ira pas en colo cet été, un ou deux reportages au 19/20 Régional et puis basta.

    Sauf que les usines sont pleines de types dangereux qui n’ont plus rien à perdre. Comme Martel, le syndicaliste qui planque ses tatouages, ou Bruce, le bodybuilder sous stéroïdes. Des types qui ont du temps et la mauvaise idée de kidnapper une fille sur les trottoirs de Strasbourg.

    Mais qu’en faire ? C’est là que tout dérape, à cause d’un grand-père pied-noir trop curieux.

    J’ai aimé suivre Martel, qui a pris petit à petit du galon dans son usine, commençant sur une machine, pour devenir, à force de volonté et de formation président du CE dans un bureau.

    J’ai aimé son histoire d’amour avec Rita, inspectrice du travail. Ils se tournent autour sans oser s’approcher.

    J’ai été moins touchée par Bruce, gros bras sans trop de cervelle ; sa sœur qui aguiche tout ce qui porte un caleçon ; sa mère recluse dans sa chambre.

    La fin de Bruce est tout de même tragique et plutôt gore. Mais après ce qu’il a fait, s’en est presque jouissif.
    J’ai été intriguée par le grand-père, Pierre, pied-noir au service de l’OAS, et qui arrive en métropole avec son arme.
    Intriguée également par Victoria, cette jeune fille à moitié dévêtue qui n’a pas fini de grandir et qui restera une apparition pour certains personnages du roman.
    J’ai aimé le froid piquant, mordant de l’hiver vosgien, bien au chaud sous ma couverture, ses tempêtes de neige fatales.
    J’ai aimé la bande-son du roman : l’auteur ponctue ses descriptions visuelles de descriptions sonores des musiques diffusées.

    J’ai aimé que l’auteur donne des visages et des voix aux victimes des PSE.

    L’image que je retiendrai : Celle de Victoria pieds nus en pleine tempête de neige.

    Une citation :
    "Mais ceux de Rita, cette race obstinée, inquiète, qui se plaint constamment, des immigrés, des impôts, des limitations de vitesse (…) cette race a pour elle de ne pas lâcher." (p.354)

    https://alexmotamots.fr/aux-animaux-la-guerre-nicolas-mathieu/

Islande, vie moderne

  • Alex-Mot-à-Mots
    Islande, vie moderne

    Que dire de plus qui n’ait déjà été dit sur ce roman ?

    J’ai aimé le narrateur dans son fjord avec un voisin entreprenant qui ne veut pas laisser partir la manne touristique et fait feu de tout bois. J’ai eu plus de mal avec Asta, personnage en pointillés. J’ai trouvé dommage que l’auteur n’exploite pas plus sa relation avec Joseph.

    J’ai aimé Kirstin et ses réveils dans des années différentes, le destin tragique de sa sœur.

    J’ai eu de la pitié pour Sigurdur, homme entreprenant qui finit sa vie si tragiquement. Mais que ses souvenirs sont beaux à l’orée du trépas.

    Helga, la mère d’Asta, m’a moins parlé. Cette femme qui brûle sa vie cache une fêlure dont j’aurais aimé que l’auteur nous parle plus.

    Un roman-puzzle plein de jolis aphorismes sur la vie et la douleur. J’ai aimé la bande son du roman, très jazz.
    Un roman avec une ambiance particulière, comme je les aime. Malgré le fait que les personnages soient au final peu fouillés.

    Mais ainsi va la mémoire et notre façon de raconter les histoires.

    L’image que je retiendrai : Celle de Sigurudr sur le bitume, fermant les yeux et revivant son passé.

    Une citation : Ceux qui courbent l’échine ne voient pas l’horizon. (p.99)

    https://alexmotamots.fr/asta-jon-kalman-stefansson/

femme

  • Alex-Mot-à-Mots
    femme

    De Simone Veil, récemment entrée au Panthéon, nous savons tous qu’elle a été déportée à Auschwitz adolescente avec une de ses sœurs et sa mère ; qu’elle a porté la loi sur l’IVG ; qu’elle est entrée à l’Académie Française et qu’elle a présidé quelques années le Parlement Européen.
    Quelle vie !
    Ce livre sur sa vie paraît donc bien court au vu de tout ce qu’elle a réalisé. Mais c’est une femme qui va à l’essentiel et qui ne s’encombre pas de fioritures.

    J’ai aimé le portrait du monde politique français qu’elle brosse pour y avoir participé elle-même alors que la politique n’est pas sa passion première. Son respect va à des personnes qui savent travailler vite et bien, sûres d’elles.
    Ce qui ne l’empêche pas de charger en un tour de plume Françoise Giroud qui ne cherchait que la publicité, et François Bayrou qui croit à son destin et qui retourne sa veste trop souvent.

    J’ai aimé sa vision des Grands Chantiers de la France qui, depuis, ne sont toujours pas aboutis.
    J’ai été émue lorsqu’elle parle de sa mère, morte du typhus après la libération des camps ; de son père et de son frère partis en Ukraine et dont elle ne sait même pas les circonstances de leur décès. J’ai été émue de lire que tous les jours, ils sont avec elle.

    Merci Mme Veil, vous étiez une Femme tournée vers l’avenir.

    L’image que je retiendrai : Les chances, pour les femmes, procèdent trop souvent du hasard, et pas assez de la loi ou plus généralement de la règle du jeu. (p.258)

    https://alexmotamots.fr/une-vie-simone-veil/