NANAGRAMME

Biographie

Trois filles, un gars... et de multiples possibilités ! Les rédacteurs du Nanagramme prennent la plume, ou plutôt martèlent leur clavier, pour vous faire partager leurs coups de coeur littéraire ou cinématographique, leurs bons plans ou leurs idées de sorties, en direct de Brest, Kyoto ou Rennes.

Au risque d'aller à contre courant...

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    Au risque d'aller à contre courant...

    Je n’ai pas aimé le roman de Jérôme Enez-Vriad. Je ne l’ai pas aimé mais je dois lui reconnaître tout d’abord quelques qualités :
    - son auteur possède un incontestable talent stylistique et un don pour la formule qui fait mouche.
    - Je l’ai lu en colère, ce qui lui confère un avantage sur d’autres romans qui parfois, ne m’inspirent guère plus qu’un simple "bof, c’est nul".

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    Avec 120 journées, Jérôme Noirez fait un pas de côté et quitte avec succès le monde de la fantasy. De ce roman toute magie est exclue si ce n’est celle des mots. C’est par sa noirceur fascinante que vous serez envoûté.
    Le roman, divisé en autant de chapitres qu’il y a de jours d’enlèvement, alterne les récits du conteur et la description des journées à Silling. Si le titre du roman ainsi que le nom des ravisseurs s’inspirent des 120 jours de Sodome, les tortures qu’on leur inflige ne sont en rien comparables à celles inventées par le marquis de Sade. Pourtant, les enfants comme le lecteur sont bien captifs de ce récit morbide et psychologiquement dérangeant.
    Malgré le fort sentiment de mal-être, l’inconfort qu’on peut ressentir à le lire, l’auteur, tel Shéhérazade repoussant la mort nuit après nuit, nous fascine récit après récit et nous mène tambour battant vers la porte de sortie de Silling.

Les enfants de l'oubli

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    Les enfants de l'oubli

    Si vous connaissiez Raffy Shart pour sa réalisation de "Ma femme s’appelle Maurice" ou d’"Incontrôlable", vous risquez d’être surpris par son premier roman. Magnifique, sensible et poignant, "Les enfants de l’oubli" est une histoire qui, justement, ne se laissera pas oublier.

    Le génocide arménien, tout le monde en a entendu parler mais peu de gens connaissent son histoire. Avec ce premier roman, Raffy Shart (d’origine arménienne) réalise l’exploit d’écrire un récit historique rigoureux et un roman d’amour épique. Dédiée à "tous ces grands-parents oubliés", l’histoire de Kevork et Zevart touchera certainement tous les "citoyens du monde".

Tokyo année zéro

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    Tokyo année zéro

    David Peace ou comment traumatiser ses lecteurs

    Angoissants et obsédants, les mots de David Peace servent une intrigue violente, parfois à la limite du supportable. Le personnage principal de ce roman, l’inspecteur Minami, est un ancien soldat visiblement marqué par ce dont il a été le témoin ou l’instigateur durant la seconde guerre mondiale. Dans un Tokyo dévasté, il se retrouve chargé d’une enquête portant sur les meurtres (plutôt horribles) de plusieurs jeunes filles. Jusque là, rien de vraiment innovant dans le sujet, si ce n’est que le lecteur est plongé dans le flux de conscience de cet inspecteur pour le moins... dérangé. Ainsi, surgissant à tout moment, les angoisses et les pensées de Minami viennent parasiter l’action, coupant les scènes et les dialogues par leurs répétitions et leur rythme lancinant. Parfois le même mot, la même pensée est répété sur toute une page et le récit s’en trouve comme suspendu. Difficile donc, pour ceux qui sont hermétiques à la poésie, d’accrocher à ce roman... Pourtant, quoi qu’on en dise, on ne le lâche pas jusqu’à la fin, envoûtés que nous sommes par l’écriture de David Peace.

    Au final, le roman laisse une drôle d’impression. Si vous aimez la poésie, vous apprécierez sans doute ce drôle de mélange entre le roman noir et le poème, mais si comme moi, vous n’êtes pas un féru de Mallarmé et consorts, vous resterez sans doute dubitatif.

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    "Flaubert est un blaireau" ! En voilà un titre ! En lisant cela on s’attend à un essai polémique, voire subversif sur l’enseignement des Lettres, hélas on en est loin...