LAURENCE G.

Biographie

Libraire passionnée à Epinal depuis 2013.

Un 1er roman remarquable !

  • Laurence G. Libraire
    Un 1er roman remarquable !

    Découvrir un nouvel auteur est toujours une expérience exceptionnelle dans mon parcours de lectrice ; j'ai eu le bonheur de trouver sur mon chemin ces jours derniers ce très beau roman d'un jeune auteur afro-américain entendu en septembre au Festival America.
    Harris a situé son histoire dans l'Etat de Géorgie à la fin de la guerre de Sécession en 1865 et nous raconte l'histoire de deux frères, Prentiss et Landry, jeunes adultes esclaves jusque-là dans une plantation et qui décident d'en partir dès leur liberté proclamée.
    Campant dans les bois tout proches, ils essayent d'imaginer ce que la vie va pouvoir désormais leur offrir et doivent tout d'abord trouver du travail mais aucun blanc ne veut embaucher les esclaves affranchis en les rémunérant.
    La rencontre avec le propriétaire des terres où ils se sont arrêtés va bouleverser leur plan et leur vie.
    George Walker vient, lui, de perdre son fils parti à la guerre. Empli de chagrin, la rencontre avec ces deux garçons va lui permettre de reprendre vie. Il va leur proposer de travailler ses terres en les payant car la confiance s'établit très vite entre eux. Mais dans un pays déchiré par 4 ans de guerre civile, la haine et le mépris des vaincus ne peut que se déchaîner sur ceux qui représentent un nouvel ordre des choses.
    Les personnages, principaux ou secondaires, sont tous très bien dessinés. Le couple que forment Walker et sa femme, Isabelle, sont deux caractères riches et originaux.
    La tension du roman va crescendo et le style de Harris d'une maturité impressionnante participe indubitablement au plaisir de lecture.
    Racisme, égoïsme, étroitesse d'esprit et hypocrisie sont les maux qui vont accabler nos personnages, doués comme le phénix du pouvoir de renaître des cendres...

Ellory un des grands du Polar !

  • Laurence G. Libraire
    Ellory un des grands du Polar !

    Si vous n'avez jamais lu R.J. Ellory, il est temps de le faire d'autant qu'après le magnifique UNE SAISON POUR LES OMBRES, l'auteur anglais récidive avec un polar tout juste paru qui démontre à nouveau son talent à tous points de vue.
    Enquêtant sur une série de meurtres dans son comté et dans les comtés avoisinants, le shérif Victor Landis, la quarantaine, veuf et misanthrope, doit en même temps régler ses comptes avec le passé suite à la mort de son frère, également shérif et tout juste assassiné. En froid avec celui-ci depuis de longues années, lors de la reconnaissance du corps, Landis se découvre une belle-soeur et une nièce âgée de 10 ans.
    Essayant de trouver les fils qui relient les victimes dont on retrouve peu à peu les corps à un seul et même tueur, Landis doit aussi tenter de faire la lumière sur les causes de la mort de son frère car l'enquête menée par la police n'avance étrangement pas d'un iota. Rongé par la culpabilité, il n'arrive pas à tourner la page de sa brouille familiale et va promettre à sa nièce de trouver le meurtrier de son père, épaulé par les membres de son bureau.
    Tout comme son héros précédent, Jack Devereaux, mais au sein d'une trame totalement différente, Landis est un personnage complexe qui devra affronter ses dénis pour retrouver enfin la paix.
    Ellory, au-delà d'être un constructeur d'intrigues absolument génial, a également l'art du dialogue. Les répliques de Landis ou de sa secrétaire, Barbara, sont un régal et ajoutent un surplus de plaisir à la lecture de ce nouvel incontournable au final en apothéose..On vous prépare une surprise de surcroît pour septembre...

Un incontournable de ce début d'année !

  • Laurence G. Libraire
    Un incontournable de ce début d'année !

    Remarquablement construite, la trame repose sur un personnage qui a existé, le père O'Flaherty, officiellement préposé aux demandes de divorce au Vatican et officieusement membre fondateur et activiste forcené d'un petit groupe de résistants au sein même de l'État papal entre 1943 et 1945.
    Prêts à tout pour aider des prisonniers en fuite et des Juifs romains à échapper aux filets des SS établis à Rome pendant 9 interminables mois, ils vont œuvrer de jour comme de nuit, le danger d'être arrêtés se faisant chaque jour plus imminent.
    Mêlant fiction et base historique comme il se doit pour ce registre, O'Connor captive son lecteur de bout en bout et peu importe que tel ou tel fait se soit réellement passé de la façon dont il la décrit ou pas -ne jamais oublier que le terme de "roman" avertit que c'est bien une fiction à laquelle on s'attelle quand on ouvre le livre -, le résultat est remarquable. Décrivant une Rome assiégée, O'Connor restitue en outre avec force la peur et la violence que sème sur la capitale italienne le chef des SS nouvellement nommé par Hitler lui-même, tout comme la délation qui y règne.
    Chaque personnage est une pièce importante de la partie qui se joue alors et O'Connor, en raconteur exceptionnel, donne à chacun une couleur et un ton bien particuliers.
    Un roman incontournable de cette année !
    Cerise sur le gâteau, si vous avez envie d'en savoir plus sur le rôle et la position de l’Église à cette période, un essai vient d'être publié par les éditions de La Découverte LES ÂMES TIÈDES, LE VATICAN FACE À LA SHOAH de Nina Valbousquet.

Un roman empli de force féminine !

  • Laurence G. Libraire
    Un roman empli de force féminine !

    S'éloignant de son Amérique natale et contemporaine, Lauren Groff nous offre avec ce roman qui vient de passer en poche un portrait magnifique d'une poétesse du XIIème siècle qui n'a laissé comme seule trace de son existence qu'une poignée de lais et quelques contes, Marie de France.
    Nous faisons connaissance au tout du début du roman avec cette jeune fille de 17 ans, chevauchant pour rejoindre le monastère où Aliénor d'Aquitaine l'envoie comme prieure.
    Marie découvre là un lieu rongé par la pauvreté, la faim et le froid, habité par une dizaine de religieuses en piètre état. Peu disposée à se réjouir de cet exil de la cour, elle découvre sa nouvelle vie avec des pierres sur le coeur.
    Elle doit cependant composer avec ses obligations et va déployer, une fois sortie de l'affliction, une énergie et une habileté réelles pour sortir le monastère de son indigence. Elle va s'acharner à remettre sur pied et le lieu et les femmes, tout en construisant sa réputation de prieure à craindre. Lauren Groff la dote d'un physique exceptionnel ce qui renforce encore sa légende.
    Admirable, cette fiction l'est tout autant que son personnage principal, femme forte, cédant aussi à ses pulsions charnelles, pleine d'une intelligence vive et fine, écrivant des poésies et rédigeant des lettres qu'elle envoie à celle qu'elle vénère plus que tout, Aliénor.
    Elle va créer en ce lieu, petit à petit, un esprit d'entraide entre les femmes et qui va prospérer grâce aux dons de chacune qu'elle va encourager et mettre à jour. Elle n'hésitera pas non plus à attaquer par la ruse ceux qui veulent les soumettre par l'épée.
    Roman original, Matrix nous emporte loin et même si nous ne savons rien de la vie de Marie en particulier, l'auteure nous offre un tableau saisissant de ce que pouvaient vivre ces femmes à cette époque. Elle dépeint une époque où rien n'est simple, surtout pour les femmes, mais où la détermination et le courage permettent de conjurer des temps maudits.

Un hymne à la diversité des cultures et à la beauté du monde écorché par la violence des colons

  • Laurence G. Libraire
    Un hymne à la diversité des cultures et à la beauté du monde écorché par la violence des colons

    Ce roman nous convie à un voyage lointain dans le temps et dans l'espace, à la découverte d'un territoire immense peuplé depuis les temps immémoriaux par des tribus qui peuvent survivre en plein désert car ils en connaissent les secrets, les règles, respectant les rites liés aux saisons et la parole des anciens.
    Une jeune anglaise s'échappant d'une colonie pénitentiaire dans laquelle elle a été envoyée suite à une condamnation pour un larcin mineur est déterminée à retourner sur son île natale, peu importe comment elle y parviendra. Elle fuit en longeant l'océan espérant atteindre un port et donc un navire qui repartirait d'Australie pour l'Angleterre.
    C'est sans compter une tribu d'aborigènes qu'elle va rencontrer lors de sa fuite et qui vont lui permettre de survivre dans un milieu naturel des plus inhospitaliers. Le bush est en effet immense et semble vide de vie pour qui ne le connaît pas. En essayant peu à peu de les comprendre et de parler leur langue, Elisabeth va découvrir les coutumes de cette tribu, leurs croyances, la façon dont ils se nourrissent, les rapports qui régissent les individus selon des critères qui n'ont rien à voir avec les mœurs des occidentaux.
    Raconté à la 1ère personne du singulier, le récit d'Elisabeth s'inscrit dans le quotidien et dans l'écoulement des jours fait de marches imposées par la survie, de découvertes de ce milieu naturel qui recèle des trésors de vie et d'adaptations à cet univers qui lui est totalement étranger. Particulièrement sensible et ouverte, elle réussit à y trouver sa place.
    Grâce à une langue poétique et précise, Agnès Clancier crée de magnifiques personnages et une héroïne atypique, les faisant évoluer dans une nature pleine de beautés et d'inattendu. Une très belle histoire qui embarque, totalement originale.