• Chaque Livre E.

    Pour qui ne connaît pas les univers, l’écriture et les thèmes de l’œuvre de Philippe Le Guillou, ce roman est un modèle.
    Je place ici l’histoire au second plan, pour évoquer les thèmes récurrents que l’on a plaisir à retrouver: la musique, les arts, la littérature, les déambulations, les paysages du Finistère emprunts de religiosité, les beautés de Paris, le tout dans un style singulier, classique, marqué par une érudition folle mais pas arrogante.
    Philippe Le Guillou c’est aussi un esthète épicurien qui évoque les gueuletons de fruits de mer, l’amour des beaux hommes et une forme d’appétence pour les ossements ( modèles pour l’artiste ), les amitiés ambiguës, les plaisirs du monde!
    Pêle-mêle encore, les présidents de la 5ème république s’invitent dans ce texte, des références germaniques aussi, mais surtout des ecclésiastiques, des saints, des vins et du whisky!
    Ce livre mélancolique, hommage aux êtres aimés et disparus, ou le cancer vient ronger les personnages est à mon goût marqué par une (trop) grande inclination pour les choses de l’église, avec un peu moins de grâce que les précédents ouvrages. Mais, on se délecte de la musique de sa langue.
    Sombre parfois, Philippe Le Guillou n’est jamais aussi puissant que lorsqu’il puise ses mots dans les épreuves du deuil, lorsqu’il se pose en inconsolable.
    J’ai aimé. Et je pense que ce livre s’apprécie à sa hauteur à condition d’avoir lu d’autres romans de l’auteur.( L’incontournable « fleur de tempête », « les sept noms du peintre », « les années insulaires » entre autres).