Un premier roman original, imaginatif et cynique

  • Laure M. Libraire
    Un premier roman original, imaginatif et cynique

    Un premier roman original et imaginatif. Nous suivons Anna, une jeune femme de 25 ans, qui a un diplôme de philosophie en poche mais pas de travail. Elle n’a pas d’autre choix que de s’inscrire à Pôle Emploi et d’accepter la seule offre proposée, à savoir chauffeuse de salle pour une émission de télévision dont l’objectif principal est de divertir. Anna commence alors une vie de smicarde à Paris qu’elle enrichit de réflexions philosophiques, ponctuant ingénieusement le récit. Une vie à laquelle elle doit s’accommoder et qui s’enjolive lorsqu’elle rencontre Lulu, un sympathique bricoleur qui a de l’or dans les mains et avec lequel elle s’installe rapidement. C’est le bel amour, tranquille et sans accroc. Jusqu’au jour où Lulu se met à vomir des billets de 20 euros. D’abord abasourdis, ils se délectent de leur sort qui leur assure un confort et une vie meilleure. Quoique, sortir ainsi de l’argent de son corps n’assure pas une bonne santé et recevoir autant d’argent facilement peut très vite vous mener au-delà du raisonnable. Anna et Lulu vont-ils sortir indemnes de cette situation hors du commun ? Une satire sociale cynique qui offre un moment de lecture tout à la fois éclairant et divertissant.

Un roman poignant

  • Laure M. Libraire
    Un roman poignant

    C’est l’histoire d’une jeune femme, Alice, qui vit sous l’emprise d’un homme violent. Nous sommes du point de vue de la victime, alors dans le déni. Alice ne voit pas la violence de son conjoint. Elle se raconte une histoire d’amour qu’elle décrit comme intense et magnifique. C’est fort, d’être ainsi emporté dans l’intimité d’une victime qui ne veut pas voir le mal qu’elle endure. Ça vous saisit et vous remue. L'autrice nous emmène dans une exploration captivante de l’emprise à travers un personnage tout aussi intense que ceux de ses précédents romans. Leur chute est vertigineuse mais elle les conduit toujours vers la lumière. Alice, depuis son déni, va rencontrer un monde à part entière : celui des saints. Contrainte de trouver un emploi, elle va entrer, un peu par hasard, dans le bureau de la cause des Saints de Paris qui traite, aujourd’hui, des procès en canonisation de personnes susceptibles de devenir des saints. C’est édifiant ! Car nous découvrons, en même temps qu’Alice, tout un monde protocolaire et incroyable. La rencontre de ce monde ultra lumineux, car il donne sens à l’existence, depuis l’abîme où se trouve Alice, est détonnant. Tiffany Tavernier met en scène un monde puissamment lumineux, presque dingue, en parallèle d’une exploration subtile des tréfonds d’une âme humaine. Un roman poignant qui vous marque durablement.

Caustique et truculent

  • Laure M. Libraire
    Caustique et truculent

    Stella, telle une sainte, fait des miracles en guérissant malades et handicapés. Un être d'exception qui attire l'attention, en particulier celle du Vatican. D'abord heureux d'apprendre l'existence d'une telle âme, les membres qui sont au siège de l’Église catholique déchantent rapidement lorsqu'ils apprennent que Stella est une sainte prostituée. Cela est bien embêtant. Ils n'ont guère envie de justifier les miracles d'une catin. Alors ils envoient deux tueurs à gage impitoyables qui auront, cependant, bien du mal à attraper Stella. Car elle est en fuite, au côté d'un prêtre, anciennement militaire, qui veille à la sécurité de cette jeune fille de 19 ans, belle et généreuse, et qui n'a jamais aspiré à devenir sainte. Chacun de ces protagonistes, haut en couleur, sillonne une Amérique quelque peu détraquée et loufoque et dont les actions font de ce roman un texte caustique, prenant, à l'image d'un film des frères Cohen. Une histoire truculente !

Un conte noir et magnifique

  • Laure M. Libraire
    Un conte noir et magnifique

    C’est l’histoire d’un jeune guérisseur qui a le don de comprendre la langue des choses cachées, une langue qui se lit dans les silences, sous les corps et à l’intérieur des murs.
    Ce don lui vient de sa mère. Elle qui lui a tout appris et montré comment prendre soin de l’autre dans un monde obscurci, le laisse pour la première fois seul, se rendre dans un village reculé, le Fond du Puits, pour guérir un nourrisson. Il va passer la nuit dans ce village froid et sans lumière. Et cette nuit sera pour lui une initiation autant qu’une transgression ! Car sa mère lui a toujours dit de ne jamais s’écarter de sa mission initiale et de ne laisser aucune trace derrière lui. Sauf que ce jeune guérisseur sent le besoin de comprendre, de creuser là où des murs ont été érigés. Plus il creuse plus il entend les larmes et les cris enfouis de tout un village meurtri par des années et des années de violence masculine, ainsi que par les silences qui ont couvert ses violences. Un conte noir qui vous happe tant les mots sont beaux et justes.

  • Laure M. Libraire

    Un premier roman touchant et doux qui nous parle de la famille, de la mémoire et de la foi. Nous sommes quelque part en France dans un presbytère où vit une famille de pasteurs néerlandais, celle de la narratrice qui nous raconte à travers de courts et beaux paragraphes le quotidien de cette famille, alors sensible, tendre, affectée, fantaisiste, soudée. C’est la force de ce roman. Nous sommes invités à partager, un temps, la vie d’une famille peu ordinaire et bienveillante, dont les névroses ne sont pas lourdes ou destructrices mais au contraire acceptées et recueillies par la narratrice qui porte sur ses proches un regard affectueux et aimant. La famille qu’elle nous décrit s’apparente à un cocon bien que celle-ci ait ses fragilités. Le grand-père perd la mémoire, le père est en dépression, le frère, qui est sur le point de devenir pasteur à son tour, doute. Quant à la mère, elle est vaillante. Pasteure du village, elle travaille sans faille sur ses prédications et veille, au côté de sa fille, sur ce petit monde aimé et aimant. Un roman plein de douceur.