o n l a l u
Mère à son insu

Elle s'appelle Anna, elle est écrivain et s’est récemment séparée de Serge, un réalisateur connu, de vingt ans son aîné, dans l’ombre duquel elle a vécu en Bretagne, durant  une décennie. Elle l'a quitté comme ça, du jour au lendemain. Sur un coup de blues, plus que sur un coup de tête. Pour suivre un dénommé Gaspard, jeune et beau, mais cela aurait pu être pour n'importe qui d'autre. Parce qu'elle traversait un passage à vide, et se sentait elle-même vidée.
Serge n'a pas cherché à la retenir. Alors Anna est partie sans se retourner, sans donner d'explication. Et plus tard, au moment de l'introspection et du bilan, elle réalise qu'elle a finalement fait comme sa mère, Marlène, qui les a abandonnées, elle et sa sœur aînée, Betty, alors qu'elles n'avaient que sept et dix ans.

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Valérie

Karine Reysset est une auteure que j'aime. Discrète, trop peut-être, il me semble qu'elle n'a pas toujours droit à l'espace qu'elle mérite. J'étais restée un peu sur ma faim avec le dernier roman paru chez l'Olivier et je n'ai pas lu son roman suivant. Celui-ci m'a fait retrouver la Karine Reysset que j'aime, qui sait nous raconter une histoire assez simple en y mettant des sentiments mais pas de sentimentalisme. J'ai peu lu de romans sur le thème, très intéressant, des liens qui se créent entre belle-mère (ou beau-père) et enfants du conjoint et de la douleur d'une séparation imposée. Je trouve que Karine Reysset traite parfaitement ce thème, inventant des personnages féminins attachants. On y retrouve quelques clins d’œil : à Saint-Malo ou à un précédent roman par exemple et j'aime retrouver ces petits signes d'intimité que peuvent partager un auteur et ses lecteurs. Si vous aimez les intrigues à rebondissements, ce roman n'est pas pour vous mais si vous avez envie d'une variation sur le thème fille-mère (ou belle-mère donc), ce roman devrait vous plaire, d'autant que la relation entre Anna et sa mère est aussi présente.