Clara

J’ai été très surprise ! En effet, derrière cette écriture sensible, délicate se cache un auteur et non une auteure. La première partie nous parle de cet amour qui semble à l’écart de tout empreint d’un voile de mystère. Sensualité des mots, une ponctuation qui instaure un rythme lancinant. On ressent les émois. Les deux personnages semblent intouchables, inaccessibles voire irréels.

Puis, on revit la longue journée du 10 septembre. Lui, « il sert le vin dans le restaurant panoramique, au cent septième étage de la tour nord du World Trade Center, au sommet du donjon ». Elle est une photographe de renom. Quand elle comprend ce qui se passe, elle accourt. Incompréhension, stupeur, effroi …

« Elle photographie le building, les flammes de l’enfer. Elle tremble. Elle pleure. L’appareil qu’elle sert entre ces doigts frêles l’empêche de sombrer dans la folie et le désespoir ».

Son amour n’est pas mort. Ils se parlent au téléphone, elle le cherche avec son appareil. Elle se raccroche à ce qu’ils feront le soir même. Il s’en sortira, ça ne peut pas être autrement. Croire, espérer... Il a décidé de descendre à pied les étages. On ressent la peur puis le mince espoir qui s’envole petit à petit …

Ce texte est puissant et magnifique! J’ai été touchée par chaque mot et par l’écriture de Christophe Ferré...

Un coup de cœur !