Constance L. Libraire
Des pages qui dansent

« Dans le murmure des feuilles qui dansent », c'est un énorme coup de cœur. En l'ouvrant, j'ai découvert un monde plein de poésie, parfois un peu dur, mais toujours émouvant.

Dans ce nouveau roman, Agnès Ledig nous emmène à la rencontre de personnages attachants, cabossés par la vie, en quête d'accomplissement et de bonheur, et dont les destins vont se croiser au fur et à mesure des pages.

Il y a tout d'abord Anaëlle, jeune femme rescapée d'un grave accident de voiture et qui se reconstruit doucement, mais sûrement, grâce notamment à la relation épistolaire qu'elle va entamer avec Hervé. Hervé est lui-même procureur de la République, il est marié, a deux enfants, et pourtant il n'est pas tout à fait heureux... Mais il y a aussi Jocelyne, la greffière du procureur, qui ne voit pas d'un très bon œil l'échange de lettres que ce dernier a entamé avec Anaëlle. Enfin il y a Thomas, menuisier au grand cœur et amoureux des arbres. Thomas veille quotidiennement sur son petit frère de huit ans, Simon, atteint d'une leucémie.

Et enfin il y a la forêt. Imposante. Impressionnante. Ressourçante. Tantôt havre de paix, tantôt bulle de bonheur propice aux fous rires, tantôt spectatrice silencieuse du désespoir de chacun. Dans ce roman la forêt parle, elle raconte même des histoires. Ces histoires de hérisson, de petits nuages, d'oiseaux et d'écureuils vont bercer Simon tous les soirs, dans sa chambre d'hôpital. Alors avec lui, et avec les autres, on rit, on pleure, on frissonne, on savoure à chaque page la forêt de mots que l'auteure sait si bien manier.

Affronter la maladie d'un enfant, faire face à un handicap, apprendre à s'aimer, continuer à vivre, malgré les soucis... ce sont autant de sujets difficiles qu'Agnès Ledig aborde avec courage, humanité et clairvoyance. Sa plume, légère et poétique, malgré les aléas de la vie que combattent au quotidien chacun de ses personnages, vous portera sans difficulté au fil des pages. Ces pages, qui tourneront au fil des lectures comme peuvent le faire des « feuilles qui dansent »...