Magali C.

Jim a acheté une cabane sur Sukkwan Island, une île isolée du sud de l'Alaska. Il a décidé d'y passer un an avec Roy, son fils de 13 ans. Avant tout, il s'agit pour lui de changer de vie, de laisser le passé derrière lui et de renouer avec son fils. « Quelque part, il y a eu un mélange de culpabilité, de divorce, d'argent, d'impôts, et tout est parti en vrille. » (p. 12) Jim bouillonne de projets le jour, mais il se laisse aller au désespoir toutes les nuits et s'épanche auprès de son fils. Pour Roy, cette isolation est une folie.

Stephanie T.

Sukkwan Island est un livre effrayant et dérangeant. Un vrai coup de poing ! J'ai trouvé ce texte très dur : outre le fait d'être un huis clos glaçant (ce qui intensifie magistralement le suspense), les sentiments qui se dégagent des personnages et l'histoire sont vraiment terribles !

D’entrée la tension est palpable et nous fait dire qu’une chose horrible arrive doucement. Pendant tout la lecture, le malaise est présent et on s’attend à chaque mot lu, à chaque page tournée, au drame ! et quand il arrive c’est le choc, l’horreur absolue. Construit en 2 parties (2 points de vue), la première monte crescendo pour ensuite aboutir, dans la seconde, à un déversement de folie et de souffrance, liées à la culpabilité du personnage.

J'ai apprécié ce premier roman même si la tension, la violence et la douleur qui se dégagent du récit font froid dans le dos. Je pense que la lecture est ici soit noire soit blanche, on aime ou on n’aime pas du tout, mais quoi que vous en pensiez, il vous marquera certainement. Ce n’est pas pour rien qu’il a été couronné par le prix Médicis étranger en 2010.

Il me tarde de lire le nouveau David Vann : Désolations (304 pages) sorti le 25 août 2011 aux Editions Gallmeister