Thierry C.
26 avril 1937 à 16H30

«Les femmes les enfants ont les mêmes roses rouges
Dans les yeux
Chacun montre son sang"
Paul Eluard dans son poème «La victoire de Guernica».

26 avril 1937 c’est jour de marché à Guernica. «Basilio n’a jamais vu la Calle Santa Maria aussi bondée qu’aujourd’hui. Son cochon en laisse et son sac de haricots sur l’épaule...» Basilio est un jeune peintre autodidacte qui peint les hérons cendrés des marais de Guernica. «Il se demande ce qu’elle en dirait Celestina, de cette feuille encore largement vierge, avec cet effet de plumes au milieu, et tout juste quelques traits pour témoigner de la silhouette élancée du héron.» Il est amoureux de Celestina.

Yv

C'est un petit roman qui met en exergue l'amour de Basilio pour la peinture et des hérons. Tout est construit là-dessus et sur l'opposition à la barbarie qui va faire s'abattre sur Guernica les bombes nazies. "T'as l'aviation allemande qui nous passe à ras la casquette et qui balance des bombes sur nos maisons et tu voudrais qu'on s'émerveille devant un héron qui s'envole." (p.81) Mais il est aussi une représentation de ce qui a été vécu là-bas pendant le bombardement. Comment cette petite ville vivait paisiblement entre ses marchés, ses habitants qui allaient au bal, qui draguaient, qui peignaient, qui encadraient... Comment elle fut totalement détruite.

Agathe B.
Superbe!

Basilio, peintre amateur habitant Guernica est encouragé par le père Eusebio pour assister en tant que spectateur à l'exposition internationale des arts et techniques qui se déroule à Paris et rencontrer ce fameux peintre représentant l'Espagne : Picasso.
Car selon Eusebio, qui mieux que Basilio peut témoigner de cette journée d'horreur qui a eu lieu à Guernica?
Basilio accepte donc de faire le voyage et de rencontrer cet artiste qui a peint Guernica... mais qu'il n'a jamais vu dans ses rues!

Valérie
Très belle plume

Voilà un roman très bien écrit qui pose des questions sur l'art: comment Picasso peut-il peindre Guernica sans avoir vécu les drames qui s'y sont déroulés? Basilio est perplexe. Des pages sont consacrées aux moments où Basilio peint et donc à sa manière de percevoir le monde. Peindre lui permet de survivre au pire, comme d'autres dans le roman s'accrochent au football ou à leur religion.

C'est donc un très beau livre truffées de réflexions mais où il ne se passe pas grand chose, si l'on peut dire que la mort de plus de mille personnes tuées dans les bombardements d'Hitler en ce 26 avril 1937 ne sont rien. Par contre, la scène finale dont je ne vous dirai rien est une grande réussite: j'avais l'impression d'être près de Basilio et de vivre ce fantastique moment avec lui.