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Bleu nuit est un long et envoûtant monologue raconté par un homme meurtri. Un jour, dans un élan impulsif, il décide de quitter son appartement dans lequel il vivait reclus. Il jette les clefs dans une bouche d’égout et commence à marcher dans les rues de Paris. C’est le temps d’une errance piétonnière qui désormais devient son quotidien. Il compte sur la rue pour le vider de son passé, de ses souvenirs marqués par de nombreux deuils, celui d’un pays, d’une enfance ensoleillé, d’une famille ou d’un être aimé. Mais il ressurgissent à son insu. Il suffit d’une odeur, d’une image, d’une figure, humée, observée, rencontrée depuis un trottoir ou un banc de ville. Le narrateur nous décrit toutes ses rencontres dans une prose mélancolique, poétique et émouvante. De ces rencontres, naissent une galerie de portraits solitaires et touchants. Ce sont des âmes en peines qui font échos à celle de notre héros, le portrait le plus bouleversant du roman. Un livre magnifique, tout simplement.
Un homme, le narrateur, vit reclus depuis des années. Cet homme est résolument seul, par choix et va même jusqu'à user de subterfuges dans son travail, avec ses proches pour éviter de se frotter au monde extérieur. Il feint jusqu'au au jour où il apprend la mort d'Alma, l’amour de sa vie.
Il décide alors de quitter ce cocon de fortune pour aller vivre dans la rue, pour de bon. Commence alors pour lui une longue errance dans les rues de son quartier. Bercé par les va-et-vient de ses habitants, il y croise une galerie de personnages qu'il observera avec curiosité et empathie et qui feront resurgir des souvenirs enfouis...
Dima Abdallah conte avec force et poésie, l'histoire de cet homme, torturé, sur le fil, qui se laisse dériver...et c'est déchirant. Un beau texte d'une profonde mélancolie...
Bleu nuit est le roman d'une magnifique errance parisienne. Un homme qui quitte tout. Son métier, son appartement, ses habitudes, tout pour la rue. Pourquoi ? C'est l'histoire d'un homme au passé insupportable, insurmontable. Petit à petit, au fil des jours passés dehors, d'une rue à l'autre en passant par le cimetière du Père Lachaise, nous comprenons. C'est triste et beau. Comme un morceau de jazz. Blue Note.