Karine L. Libraire

Si vous lisez un roman de Gaëlle Josse, vous serez saisis par la force de la narration. L’émotion, les sentiments nous sont dévoilés à l’état brut. A quoi tient l’intensité de ses romans ? Aux silences consentis aussi évocateurs que de longues palabres ? A la complexité, l’épaisseur de ses personnages ? A son écriture qui vous prend aux tripes ? Je ne saurai le définir exactement mais probablement un peu de tout cela. Lire G. Josse, c’est faire l’expérience d’une langue épurée, ciselée mais juste, précise et intense.

Michaël L.

Gaëlle Josse, c'est avant tout un style, une écriture. On attend un nouveau récit de Gaëlle Josse, comme on attend la lettre d'une amie. Et comme d'habitude, les personnages de cette "Nuit des Pères" entrent immédiatement en écho avec nos vécus, nos parcours et c'est ce qui fait la force de ce nouveau roman. Fragilisés, fissurés, brisés par la vie, Isabelle, Olivier son frère et leur père sont nos "intimes" sœur, frère, père... et à la fin de leur histoire, comme eux, nous ne sommes plus tout à fait les mêmes...

Alice M.
Coup de cœur de la chouette

Lorsqu'elle est contactée par son frère pour retourner auprès de leur père à qui on a diagnostiqué "la maladie de l'oubli", Isabelle se doute qu'elle va se confronter à ses souvenirs d'enfance, souvenirs assez douloureux. Ce roman parle des silences et des traumatismes qui peuvent peser sur les familles. N'est-il jamais trop tard pour réparer des blessures passées et doit-on tout pardonner sous prétexte qu'il s'agit de sa famille ? A travers le destin d'Isabelle, Gaëlle Josse questionne aussi le retour au statut de "fille de" qu'elle opère en reprenant sa place dans le schéma familial, alors qu'elle tente déjà de composer entre son statut de femme et d'épouse. Magnifique lecture !

Alex-Mot-à-Mots
famille

Isabelle est documentariste sous-marine et vit à Paris. Mais son frère Olivier l’appelle un jour car leur père commence à perdre la mémoire.

Mais Isabelle ne veut pas retourner auprès de ce père taiseux et parfois violent.

Les deux adultes n’ont pas le même rapport à leur père : Isabelle a coupé les ponts, Olivier n’a jamais rompu le lien.

Mais le père avait des lui aussi des rapports différents avec ses deux enfants.

Et au fur et à mesure de ma lecture, j’ai commencé à me dire que cette histoire, je l’avais déjà lu plusieurs fois.

Il m’a fallu attendre la dernière partie pour découvrir le traumatisme du père.

Ceci dit, j’ai fini ce livre en ayant post-ité pleins de passages parlants.

Quelques citations :

… nous le savons tous les deux que ça ne veut rien dire, faire son deuil, que c’est une expression pour les magazines, on continue à marcher avec nos morts sur les épaules, avec nos ombres, et rien d’autre. (p.39)

J’aurais voulu me dissoudre sur les carreaux, devenir goutte d’eau et disparaître, emportés loin de tout ce qui blesse. (p.60)

Et toi, mon père (…) tu es retourné à tes ombres. Elles avaient de nouveau repris le pouvoir. (p.67)

J’avais mal, de longues vagues de douleur montante, puis un répit et l’attente de la suivante. (p.83)

L’image que je retiendrai :

Celle du portillon de la maison du père qui émet un son grêle.

Matatoune V.

Au nom de nos pères est un roman sur un secret qui perturbe toute une cellule familiale, et détruit à petit feu à la fois le porteur mais aussi l’entourage lorsque la parole ne peut être énoncée pour apaiser. Une formidable réussite au niveau de l’émotion suscitée. Un grand roman !

Virginie S. (Libraire)
Un récit juste et sensible sur la relation complexe d'un père et sa fille aux paysages fracturés

Isabelle a fui son village natal. Elle a fui un père ogre qui, toute sa vie, a fait régner la peur au sein de la famille, a gelé la joie, recouvert de son ombre la cellule familiale, posé sa colère comme un voile.
Aujourd'hui Isabelle revient, appelée par son frère Olivier qui lui révèle que le géant vacille. La mémoire s'effiloche et pour la narratrice le temps est venu d'affronter le passé, d'arracher à l'oubli l'histoire de cet homme et de tenter de le comprendre. Gaëlle Josse explore avec délicatesse les méandres de l'âme humaine. Un récit juste et sensible sur la relation complexe d'un père et sa fille aux paysages fracturés.