Laure M. Libraire
Un roman élégant

Le nouveau roman de Dominique Barbéris est un roman élégant qui nous invite à contempler avec pudeur le portrait d’une femme des années 50. Une femme discrète, réservée et secrète, qui quitte sa paisible province nantaise pour la chaleur de Douala. Une femme qui va vivre un événement presque insignifiant, un quelque chose que l’on pourrait qualifier de presque rien et qui pourtant, en dit beaucoup sur cette femme et sur tant d’autres issues de cette époque d’après-guerre.
Cette femme, elle s’appelle Madeleine. Elle vient d’épouser un jeune homme travaillant au Cameroun. Elle commence donc sa vie de jeune mariée dans ce pays, alors traversé par de nombreux soubresauts annonçant la décolonisation. Dans ce climat inédit, parmi les expatriés français à la fois insouciants et troublés, elle va rencontrer un homme, un administrateur avec lequel elle entretiendra une relation insouciante et troublante. C’est une histoire sage, platonique et éphémère, vécue par une femme de son époque, où l’élégance, la réserve et la discrétion étaient de rigueur. Cette relation n’ébranlera pas tragiquement le mariage de Madeleine. Elle nous dévoile simplement un désir, celui d’une femme discrètement romanesque et qui nous est racontée par la nièce de celle-ci. Intriguée par sa tante, elle cherche à reconstituée son histoire à partir de lettres et de quelques souvenirs récoltés. Elle nous offre à lire, par petites touches, le portrait délicat d’une femme mystérieuse et touchante au sein d’une époque lointaine que la narratrice restitue avec douceur. Un très beau roman.

Marc F.
Amour coupable au Cameroun

Madeleine, la tante de l'actrice, a vécu en 1958 à Douala au Cameroun avec son mari et sa petite fille. Vie de colons juste avant l'indépendance. Elle tombe amoureuse d'un administrateur mais ne veut pas tout casser dans sa vie.
La vie est très bien décrite, le rapport avec les habitants, les réceptions grandioses, les heurts avant la liberté de l'indépendance. Grande délicatesse dans le récit et finesse des relations humaines.

Alex-Mot-à-Mots
amour, années 50

J’ai eu du mal à entrer dans ce roman, l’auteure parlant d’un sujet puis d’un autre. Le début m’a paru brouillon.

Et puis le récit prend son envol lorsque Madeleine, sa petite fille et son mari partent au Cameroun où il a trouvé du travail.

Nous suivons Madeleine dans sa phobie des microbes dont le boy Charlie se moque ; son ennuie dans cette ville de colonie (nous sommes dans les années 50) où tout le monde se connaît.

J’ai aimé que Madeleine reste mystérieuse : pourquoi est-elle tombée amoureuse d’un autre homme au Cameroun ? Quels étaient ses rapports avec son mari ?

J’ai adoré les leitmotivs du récit : les robes que Madeleine coud elle-même ; le chapeau pointu que sa fille porte pour sortir, et que tout le monde appelle La petite chinoise ; la girafe que Sophie mâchonne sans cesse ; les pluies du soir qui durent la nuit ; la chanson Ce soir j’attends Madeleine dont quelques strophes reviennent ponctuer le récit.

J’ai aimé cette femme qui, si elle n’était pas jolie dixit sa propre mère, a su développer une prestance et un maintient digne des stars hollywoodiennes de l’époque.

J’ai refermé ce roman en regrettant de ne pas avoir connu Madeleine.

L’image que je retiendrai :

Celle des soirées de la femme du Délégué qui réunit tout le microcosme français expatrié.

Virginie S. (Libraire)
Une lecture délicieuse au charme désuet...

C'est une photo posée sur le buffet de sa grand-mère qui incite la narratrice à raconter l'histoire de sa tante. Sur le cliché pris à Douala en 58, on découvre Madeleine, toute jeune, ravissante dans sa robe d'été, qui tient par la main une fillette. Fascinée par son allure, la narratrice tente d'imaginer sa vie à partir de lettres, d'articles de journaux et d'une poignée de souvenirs. Dans ce roman d'atmosphère, Dominique Barbéris propulse le lecteur dans les années 40 et 50, entre la province et le Cameroun. "Une façon d'aimer" fait le portrait d'une femme sage et discrète prête à s'embraser, le portrait d'une génération. Une lecture délicieuse au charme désuet...