Clara

Les premières pages, j’avoue été un peu surprise par ce professeur qui lors d’une réception donnée en son honneur se remémore certains de ses souvenirs. Mais… ce n’était qu’un leurre ! Car après, l’alchimie Zweig s’est encore produite ! Notre professeur, Rolland, revient sur sa vie d’étudiant qui au départ était plus orientée vers les femmes, l’insouciance et la désinvolture de la jeunesse. Suite à ces quelques mois de vie oisive, il quitte Berlin pour une université plus petite. Il va rencontrer un professeur qui va changer et bouleverser sa vie. Car cet homme enseigne avec une exaltation, un enthousiasme hors du commun. Celui –ci va le respecter et l’idolâtrer. L’élève devient prisonnier de sa vénération, mais le professeur se montre parfois indifférent ou distant. Rolland apprendra la raison qui pousse le professeur à agir de la sorte.

Et je dis merveilleux Stefan Zweig ! Il décline la passion avec une écriture sublime ! Les sentiments de Rolland se voient modifiés tout au long du livre. Son engouement devient extrême et le rend esclave de l’admiration qu’il porte envers le professeur. Quand ce dernier se montre froid, Rolland aveuglé et obnubilé frôle le désespoir. Comme dans la passion amoureuse, les sentiments sont très forts, poussées aux extrêmes. La passion devient dangereuse, destructrice et asservit l’élève.

Stefan Zweig décrit si bien les émotions qu’on les ressent ! Quand il parle de la fougue ou des doutes, ces ressentis nous emparent et on les vit avec toute l’intensité qu’il les écrit.
Ce n’est pas un coup de cœur, c’est bien plus !