Magali C.

« Annie François, sans diplômes, sans titres, sans tambour ni trompette, a passé trente ans de sa vie professionnelle à lire dans diverses maisons d’édition. Elle est décédée en 2009. » Cette courte biographie liminaire nous présente un état civil. Ce qui suit présente une âme.
Annie François décrit en quelques 200 pages son rapport aux livres et à la lecture. Objet sacré par excellent, le livre doit être protégé, entouré de soins et chéri. « Mais brûler des livres, c’est aussi déchirant que de brûler des lettres d’amour ou un cahier d’école de sa grand-mère. » (p. 28) Le lien qui se crée entre un livre et son propriétaire relève de l’irrationnel, comme toute relation oscillant entre possessivité et intimité : « Oui, un livre emprunté est sacré. L’ouvrir semble déjà une profanation. » (p. 20) Pour Annie François, la relation avec un livre est toujours tourmentée et exigeante, des deux côtés.
Au détour de ses réflexions, Annie François présente ses livres chéris et ses auteurs chouchous. L’on croise plusieurs fois Cormac McCarthy. Elle cite à tour de bras des noms et des titres. Lectrice avide, curieuse et jamais rassasiée, elle est toujours en quête d’un nouveau livre. Mais gare à l’overdose !