Camille M. Libraire

Le garçon vit avec sa mère au fond de la forêt. Le garçon ne parle pas. Le garçon sait d'instinct comment survivre en pleine nature. A la mort de sa mère, il se met en route. Au hasard. Et ses pas lui feront rencontrer les hommes dans toute leur diversité. En revisitant le mythe de l'enfant sauvage, Marcus Malte signe un roman touffu, fort et, par bien des aspects, lumineux. Notamment dans la narration de la rencontre et de l'amour entre son garçon et Emma, femme aux multiples facettes, universelle et unique tout à la fois. Avec "Le garçon", on traverse la première moitié du XXème siècle, découvrant avec lui l'amour, la guerre, l'amitié, la violence... bref, la vie.

o n l a l u
C'est ainsi que les hommes vivent

Marcus Malte nous livre un roman ambitieux sans afféterie ni lourdeur, le roman d’une vie qui entre incognito dans le 20e siècle, fait l’apprentissage de son humanité avec ce qu’elle a de meilleur et de pire, en s’inscrivant dans l’Histoire et dans une traversée des espaces.

Le garçon n’a pas de nom, il est muet et vit avec sa mère au fin fond d’une forêt dans le sud de la France. C’est presque un enfant sauvage, ignorant du monde et de ses semblables, n’ayant eu de contact qu’avec sa mère qui meurt dès les premières pages. A 14 ans, le garçon se met en marche et ne s’arrêtera plus. Il atterrit d’abord dans un hameau, où on l’exploite avant de le chasser, puis il rencontre Brabek, un lutteur au grand cœur qui trimballe sa roulotte de village en village pour des démonstrations de force.

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Alex-Mot-à-Mots
1914-1918, amour

L’auteur aura lui aussi écrit son grand roman sur la guerre de 14…

Le style est sec, plein d’accumulations, au point que je me suis demandée si l’auteur n’avait pas tenté d’écrire le monde dans son roman. (Autant vous dire que j’ai passé ces accumulations en avance rapide).

Les pages d’amour entre Emma et Le garçon sont magnifiques.

Ce dernier passe de la nature à l’agriculture puis à l’âge du fer sans jamais émettre une pensée, une idée. C’est ce qui m’a manqué dans ce roman : le point de vue du personnage principal. Il passe dans la vie comme dans le roman. Jamais il ne devient homme, malgré les nouveaux habits et son corps qui grandit.

Cela reste toutefois un roman plein de musique et de références littéraires.

L’image que je retiendrai :

Celle de la machette du garçon, prise sur un tirailleur africain. Arme qu’il fait sienne pour égorger l’ennemi.

alexmotamots.fr

Yv
Un roman bouleversant

Gros roman (535 pages) de cette rentrée littéraire qui ne devrait pas passer inaperçu, du moins je l’espère sincèrement. Parce que c’est Zulma. Parce que c’est Marcus Malte. Parce que ce roman est formidable. Il possède un souffle et une force rares. Il est écrit en phrases courtes, rapides, mais ne néglige pas pour autant les temps d’arrêt sur les descriptions des lieux, des personnages, des rapports entre eux. Il est tour à tour et parfois tout en même temps, roman naturaliste, puis roman initiatique, puis roman d’amour (très) érotisant, puis roman de guerre et même épistolaire mais dans un seul sens puisque le garçon est illettré. Certains pourraient croire en me lisant à une certaine confusion, mais que nenni, Marcus Malte maîtrise de bout en bout et se livre à un exercice brillant.