La fin de Smyrne
Du cosmopolitisme aux nationalismes
Hervé Georgelin
CNRS Éditions via OpenEdition
CNRS Histoire
Présentation
Pourquoi les cités de la Méditerranée orientale fascinent-elles tant ? En quoi
la connaissance d’Alexandrie, de Beyrouth, de Constantinople, d’Odessa, de
Salonique et de Smyrne est-elle un sésame indispensable à la compréhension
d’un monde essentiellement pluriel dans lequel nos sociétés, issues des
premiers États-nations, prennent conscience d’être projetées ? L’histoire de
la Smyrne ottomane tardive est exemplaire d’une gestion sociale élaborée
impliquant différents groupes humains, aux références religieuses et en partie
juridiques divergentes. La pluralité des langues parlées en ville et la
diversité des mises vestimentaires donnent au visiteur et au lecteur pressés
une impression superficielle de Babel chaotique, alors que les représentations
de l’ordre familial et social étaient largement partagées par l’ensemble des
Smyrniotes - qu’il s’agisse de citadins grecs, turcs, juifs, arméniens,
levantins. La place respective des uns et des autres dans cet arrangement
hiérarchisé permettait une cohabitation quotidienne. En fait, c’est avec grand
art que les moments de proximité ouverte et ceux d’intimité exclusive étaient
agencés dans la cité. La diversité, considérée comme une donnée, fut pourtant
perçue par des cercles politiquement actifs de la ville et au-delà comme de
moins en moins légitime... Ces sociétés urbaines du siècle passé ne nous
offrent donc pas de « plan de route » infaillible pour une coexistence
inscrite dans la pluralité. Leur fin, le plus souvent catastrophique - celle
de Smyrne fut particulièrement violente et meurtrière -, doit au contraire
nous alerter sur les dangers d’une absence de citoyenneté commune dans ces
mondes cloisonnés.
Caractéristiques
Éditeur | CNRS Éditions via OpenEdition |
---|---|
Date de publication | 24 juin 2013 |
Collection | CNRS Histoire |
Langue | français |
Fiches UNIMARC | S'identifier |